Rebond Mortifié après sa deuxième défaite de suite contre Paris-SG qui a plongé le club dans la plus grave crise de la présidence Christophe Bouchet, l?OM reçoit Strasbourg aujourd?hui dans l'espoir de relever la tête. Le comité d'accueil pourrait être glacial, car les groupes de supporteurs, unis comme rarement, ont appelé à un boycottage de la rencontre à la suite de «l'humiliation» contre Paris. Rappel des faits : face à une équipe composée de titulaires réguliers du banc de touche, l'OM, qui menait pourtant 2-0, a en effet encaissé sa huitième défaite consécutive en deux ans contre son rival national (3-2). Trois jours avant, à 11 contre 10, les Marseillais avaient aussi mordu la pelouse du Parc en championnat (2-1). Une «situation devenue inacceptable» selon les supporteurs, qui ont réclamé comme un seul homme la démission de Bouchet à l'issue immédiate du match de mercredi, dans une flambée de violence. L'entraîneur José Anigo est, pour l'instant, partiellement épargné par la vindicte populaire. Comme l'explique Michel Tonini, vice-président du groupe des Yankees, «les principaux responsables ne sont ni les joueurs ni l'entraîneur. Ce ne sont pas eux qui ont fait l'équipe, mais les dirigeants. José, on lui a enlevé son meilleur attaquant (Drogba, transféré pour 37,5 M d'euros à Chelsea, 1re div. anglaise), on ne peut donc pas savoir s'il est au niveau pour entraîner une grande équipe. C'est plus haut que l'on vise, même si Anigo, qui fait partie du système, n'est pas protégé par une immunité marseillaise». Anigo le Marseillais s'apprête donc à vivre le cauchemar d'un stade frondeur contre son propre club, lui qui ne cesse de répéter son attachement viscéral pour l'OM. A chaud, mercredi soir, il a présenté sa démission, mais a été maintenu en place. Son sort paraît pourtant bien fragile, voire scellé, malgré le soutien officiel apporté par le manageur général Pape Diouf, Bouchet et le capitaine Barthez, sur le mode: «On fait tous bloc». Et Barthez d'enchaîner: «Autant se replonger tout de suite dans le vif du sujet. Le public, on va le reconquérir par la victoire.» Qui passe certes par un esprit de révolte qu'on peut prêter à court terme à la formation d'Anigo, mais aussi par un vrai projet de jeu à long terme, dont elle semble totalement dénuée, piétinant en milieu de terrain comme en attaque. C'est dans ces drôles de conditions que débarque le relégable alsacien, en regain de forme depuis l'arrivée du coach Jacky Duguépéroux. «Je pense qu'ils vont se révolter», dit-il. L'ancien milieu marseillais Pascal Johansen, lui, estime qu'il «vaut mieux revenir dans ce contexte où il y a un peu le feu, que s'ils étaient en tête avec six points d'avance».