L?école algérienne a longtemps été l?objet de «médisances» : programmes dépassés, système archaïque, des enseignants qui manquent de formation? Aujourd?hui, surgit l?école privée. Les débats sont ouverts. Les spéculations aussi. Tout le monde en parle, pourtant, nous ne savons pas encore ce que sont ces écoles, dont certaines ont exercé dans la clandestinité depuis 1992. Que sont ces établissements et que proposent-ils ? «Un programme français, moins chargé et plus adapté aux élèves», «des manuels scolaires importés», «des classes de 25 élèves», «des activités culturelles pour les élèves»? Ces écoles pourront-elles relever le défi ? Réaliser de meilleures performances, un taux de réussite plus important que celui de l?école publique ? Certains directeurs ou directrices d?établissement attestent que leurs résultats sont «époustouflants» et que le taux de réussite est élevé. Pourtant, la réalité est tout autre. Certaines écoles ne respectent pas les règles du jeu alors qu?elles devraient se conformer aux lois avant septembre 2005, sinon elles risquent de baisser rideau. Le problème de la langue d?enseignement se pose avec acuité : le français ou l?arabe. Les tarifs proposés sont excessivement chers et inaccessibles aux bourses moyennes. Ces établissements seront donc les écoles des riches, car des millions seront déboursés par année par les parents pour la scolarisation de leur progéniture. Cependant, à ce jour, le nombre des écoles privées en Algérie n?est pas connu, il n?y a pas de chiffres officiels. Certains responsables du secteur affirment pourtant que 400 écoles privées existent déjà à travers le territoire national, dont 45 à Alger et qui ne comptent pas moins de 80 000 élèves inscrits. Pour sa part, le ministre de l?Education reste évasif et s?est juste contenté de dire que près de 25 000 élèves sont déjà inscrits dans ces écoles.