C?est vers la fin avril que commence à se dessiner le spectre de la ligne d?arrivée du parcours (d?obstacles) de l?année scolaire. Jour après jour, la tension monte, inexorablement. Tout le monde est sous pression : parents, enseignants, administratifs et élèves. Chacun gère à sa manière cette angoisse mêlée de peur. Comme de bien entendu, ce sont les élèves, plus fragiles psychologiquement, qui réagiront de façon parfois négative. L?angoisse de l?échec amène son lot de dérapages. Capacité de concentration mise à mal, déstabilisation, énervement, agressivité : les ingrédients d?une atmosphère explosive sont là. Il suffirait d?une étincelle pour que détone la violence. La précipitation générée et par les dates d?examens trop rapprochées et par la lourdeur des programmes, aggravée par un calendrier annuel souvent bousculé, est l?origine principale de ces tensions. Comment faire pour supprimer cette précipitation ? Il ne suffit pas d?apporter des changements de façade, jouer sur les dates par exemple ou utiliser les après-midi libres des lundi et jeudi. Ces palliatifs ne guérissent pas du mal scolaire. Ses racines plongent dans le terreau nourricier d?une approche encyclopédique des programmes, elle-même issue d?une vision figée et archaïque de l?enseignement. L?école algérienne actuelle, dite version 1981, donne le bonus au bourrage de crâne. Elle entretient l?illusion. Selon l?évaluation en usage, réciter par c?ur des pages entières du cahier ou du manuel signifie être intelligent et bien instruit. C?était à la mode, il y a de cela très longtemps? au Moyen-Age. Tout compte fait, il importe en urgence de changer les mentalités afin qu?elles s?adaptent aux normes modernes qui régissent l?enseignement, en ce début du XXIe siècle. Sans cela, il n?y aura pas de réforme de l?école.