Démarche Les professionnels des assurances insistent sur le travail de sensibilisation. Les professionnels sont unanimes à souligner que l?obligation faite aux propriétaires de biens immobiliers et d?installations commerciales de souscrire une assurance contre le risque de catastrophes naturelles est à même de donner un souffle nouveau au secteur des assurances en Algérie. Celui-ci «connaîtra un réel redéploiement de son portefeuille tant auprès des ménages que des entreprises (?) et pourra doubler à terme le volume de sa production», a noté Abdelmadjid Messaoudi dans une contribution parue dans le bulletin du CNA. Cet avis est partagé par Ahmed Hadj Mohamed, directeur général adjoint de la Compagnie internationale d?assurance et de réassurance (Ciar). «C?est une très bonne chose pour le secteur», estime-t-il. Ce qu?il y a lieu de signaler, c?est que l?assurance contre le risque catastrophes existait bien avant la promulgation de l?ordonnance n° 03-12, mais elle était facultative. Les compagnies d?assurance l?accordaient aux seules grandes entreprises nationales dans le cadre d?autres assurances. Résultat : l?écrasante majorité des logements appartenant aux particuliers n?a pas été assurée. «Sur 2,5 millions logements assurables, moins de 200 000 sont assurés», a révélé récemment le premier responsable de la SAA, Amara Latrous. Cela est dû au «manque de la culture d?assurance en Algérie», a-t-il expliqué. Cela étant, il faut dire aussi que le fait que l?assurance des biens immobiliers soit facultative n?était pas pour encourager les particuliers à la souscrire. Maintenant qu?elle est obligatoire, tout porte à croire qu?elle deviendra un produit très demandé sur le marché. Sur ce registre, il est attendu que l?assurance Cat-Nat, qui concerne pas moins de 6 millions de logements, rapporte 12 milliards de dinars par an, selon une hypothèse fondée sur un taux de pénétration de 100%. Pour autant, les professionnels des assurances insistent sur le travail de sensibilisation qui doit accompagner la mesure. Selon eux, il ne suffit pas de dire aux citoyens que la Cat-Nat est obligatoire pour les pousser à la souscrire. «Il faut leur expliquer que cette assurance a été instituée dans leur intérêt», affirme Abdelmadjid Messaoudi.