À travers l'apparition de nouvelles couvertures, les compagnies d'assurance vont accroître leur chiffre d'affaires. Et la concurrence pourrait s'intensifier au profit de la clientèle. L'assurance catastrophes naturelles serait effective à compter du 27 août prochain. C'est du moins ce qu'a affirmé hier, M. Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent du Conseil national des assurances, lors d'une rencontre dans le cadre du Club de presse des assurances. L'ordonnance relative à l'obligation d'assurance des catastrophes naturelles et à l'indemnisation des victimes, promulguée le 26 août 2003, stipule qu'elle prendrait effet à compter de la date de publication au Journal Officiel. L'ordonnance indique que “tout propriétaire, personne physique ou morale, autre que l'Etat, d'un bien immobilier construit situé en Algérie est tenu de souscrire un contrat d'assurance de dommages garantissant ce bien contre les effets des catastrophes naturelles” et que “les sociétés d'assurance agréées sont tenues d'accorder la couverture contre les catastrophes naturelles”. Le dispositif prévu à travers les textes d'application et les outils de travail communs aux assureurs et aux pouvoirs publics pour couvrir le risque est restitué par six avant-projets de décrets qui devraient être adoptés par le gouvernement la semaine prochaine. Du coup, le secteur des assurances est sur le point de lancer une vaste opération de communication et de sensibilisation, non seulement pour le lancement de ce produit “obligatoire”, mais aussi pour contribuer à faire naître chez l'Algérien une culture de l'assurance, de la prévention et de la solidarité face aux risques. Pour rappel, l'ordonnance du 26 août 2003 souligne que “la couverture d'assurance est accordée moyennant une prime ou une cotisation fixée en fonction du degré d'exposition au risque et des capitaux assurés”. Deux paramètres de tarifications ont été retenus, il s'agit de la zone d'exposition et de la vulnérabilité de la construction. Les biens immobiliers construits sont couverts à concurrence de 80% des capitaux assurés tandis que les installations industrielles ou commerciales sont couvertes à hauteur de 50% des capitaux engagés. Les biens immobiliers construits sans permis et les activités exercées sans registre du commerce, antérieurement à la publication de l'ordonnance, sont soumis à une majoration de 20% de prime ou cotisation due. La prime, nous dit-on, est fonction de la surface du bien immobilier assuré et de la zone sismique. Avec le soutien de l'Etat qui vient de rendre obligatoire cette assurance et d'offrir sa garantie, le secteur connaîtra vraisemblablement un réel redéploiement de son portefeuille tant auprès des ménages que des entreprises. Cependant, ce soutien de l'Etat qui résulte d'une démarche de rationalisation de la gestion des deniers publics, risque, si les professionnels n'y prêtent pas attention, d'entretenir cette mauvaise image de l'assureur percepteur d'impôts. Là encore, il y a de gros efforts à déployer pour convaincre. Aujourd'hui, semble-t-il, les compagnies d'assurance sont plus disposées à se remettre en cause. L'assurance étant d'abord un système de protection financière volontaire, le grand objectif de la corporation est de convaincre une société culturellement mal préparée. Aujourd'hui, l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance donnera plus de détail sur ce dispositif. M. R. Marché des assurances au 1er trimestre 2004 Un chiffre d'affaires de 10,2 milliards de dinars Au cours du 1er trimestre 2004, le chiffre d'affaires du secteur des assurances a atteint la somme de 10,2 milliards de dinars contre 11,6 milliards de dinars, soit un recul de 12,3%. Cette baisse de production s'explique, nous dit-on, par la modification des dates de renouvellement des risques pétrochimiques. Encore une fois, la branche automobile a réalisé une évolution importante : +24%.