Résumé de la 2e partie Marc Dutroux a été déclaré coupable sur toute la ligne, provoquant le soulagement des survivantes et des parents des quatre victimes. Les parents des victimes se sont montrés soulagés d'obtenir une «vérité judiciaire», même partielle, alors qu'ils avaient, pour certains, vivement critiqué une enquête «bâclée». «Je suis très content», a déclaré le père d'An, Paul Marchal. «Les jurés ont dit que c'était Dutroux qui avait tué ma fille. C'est un soulagement». L'ex-épouse du pédophile, Michelle Martin, qui savait tout, mais n'avait rien dit, est également jugée coupable de faits qui pourraient lui valoir une peine de 35 années de prison. Cette femme soumise et battue, qui nourrissait ses chiens mais avait laissé Julie et Melissa mourir de faim, est considérée comme coauteur de la séquestration des fillettes, tout comme Michel Lelièvre, complice de Dutroux pour quatre enlèvements. La grand-mère de Julie, Jeanine Lejeune, pleurait de joie sur les marches du palais de justice d'Arlon après avoir appris la décision des 132 jurés de la Cour d'assises. «J'avais promis sur le cercueil de ma petite-fille que je la vengerais», a-t-elle déclaré. «C'est par ce verdict que ma vengeance se matérialise. Je ne savais pas que j'allais être à ce point soulagée.» Mais des doutes continuent à subsister sur l'existence d'un réseau de pédophilie dont le symbole était, dans le box des accusés, l'homme d'affaires véreux, Michel Nihoul. Cet escroc, condamné à de multiples reprises, comparaissait libre, mais Dutroux le présentait comme le commanditaire des rapts d'enfants et le ministère public l'accusait d'avoir participé à l'enlèvement de Lætitia Delhez en août 1995. 7 jurés sur 12 ont suivi cette thèse privilégiée par la majorité des Belges, mais en droit belge cela ne suffit pas pour qu'une décision positive soit prise. La question a donc été tranchée par le président de la Cour et deux magistrats professionnels qui se sont rangés du côté de la minorité et ce, à la grande déception de certaines parties civiles. Mais un couac de taille est alors intervenu. L'avocat général, Jean-Baptiste Andries, a fait remarquer que la plupart des jurés, ayant répondu positivement à la question de savoir si Nihoul était bien auteur ou co-auteur de l'enlèvement de Lætitia ou de l'association de malfaiteurs, n'ont pas répondu à la question subsidiaire en cas de réponse négative, qui portait sur sa complicité pour ces charges. Les jurés ont été renvoyés en délibération dans leur caserne et il reste possible que Nihoul soit considéré comme complice, ce qui redonnerait corps à la thèse du réseau.