Résumé de la 1re partie Marc Dutroux a été condamné à la réclusion à perpétuité pour enlèvement, séquestration, viol et assassinat de plusieurs fillettes. Les jurés ont estimé que la première épouse, qui s'est présentée en victime de son mari violent, savait tout de ses agissements, mais n'avait rien fait pour arrêter la course infernale du prédateur. Circonstance aggravante, cette institutrice n'a pas nourri Julie et Melissa enfermées dans la cache pendant que son mari était en prison, alors qu'elle nourrissait ses chiens. «Je n'ai rien voulu de ce qui est arrivé», a-t-elle dit dans sa dernière déclaration. «Maintenant tout a été dit. Le silence est l'attitude la plus décente à avoir.» Michel Lelièvre, un toxicomane qui a participé aux enlèvements d'An, d'Eefje, de Sabine et de Lætitia, a accepté sa peine un peu moins lourde que le maximum de 30 ans. La véritable surprise est venue de la légèreté de la condamnation de l'homme d'affaires véreux Michel Nihoul, qui a été acquitté pour les enlèvements d'enfants, ce qui a permis d'écarter la thèse du réseau même si la majorité des jurés ? sept contre cinq ? l'avait jugé coupable de cette prévention. En droit belge, cela ne constitue pas une majorité et les magistrats professionnels s'étaient rangés à la minorité. Nihoul a été condamné à cinq ans de prison pour trafic de drogue et d'êtres humains, mais n'a pas été arrêté à l'audience. Les parties civiles, divisées sur l'existence d'un réseau, ont exprimé une satisfaction mitigée après le verdict. «Ça va mettre un point final à cette histoire. ça fait neuf ans que ça dure, il est temps que ça se termine», a expliqué Jeannine Lejeune, la grand-mère de la petite Julie, morte alors qu'elle n'avait que neuf ans. Mais les parents de plusieurs victimes étaient moins catégoriques en soulignant que si Dutroux avait été condamné, les autres accusés pourraient être libérés un jour. Après huit ans de détention préventive, Martin et Lelièvre pourront théoriquement bientôt demander leur libération conditionnelle, après avoir purgé un tiers de leur peine. «Je suis déçu», a déclaré Paul Marchal, le père d'An. Marc Dutroux a été déclaré coupable sur toute la ligne, provoquant le soulagement des survivantes et des parents des quatre victimes malgré la confusion qui règne sur l'existence d'un réseau. Après plus de trois mois de procès et trois jours de délibérations dans une caserne militaire, la présidente du jury de la Cour d'assises d'Arlon a répondu «oui» à la quasi-totalité des 243 questions dans un silence de cathédrale. (à suivre...)