«Le comportement de Dutroux n'est compréhensible que s'il y a un réseau, avance l'ancien bâtonnier du barreau de Bruxelles, Me Xavier Magnée. Ou alors, c'est qu'il est fou...» Marc Dutroux n'est pas fou, non. Il est même plutôt intelligent. «Une intelligence efficace dont il se sert pour instrumentaliser son entourage», note le collège d'experts psychiatres qui l'a examiné en prison. Et d'ajouter que le bourreau apparaît davantage comme un «psychopathe asocial» que comme un «véritable pédophile». «L'âge de ses victimes n'éveille en lui aucun affect et ne joue pas de rôle particulier si ce n'est par la plus grande facilité à les kidnapper», souligne encore le rapport des psychiatres. Une conclusion un brin définitive au sujet d'un homme apte à faire bafouiller les experts les plus chevronnés. A l'automne 1996, l'un d'entre eux résume déjà toutes les difficultés que ses collègues éprouveront pour sonder l'âme de cet assassin à sang-froid. «Il manipule sa femme, il manipule ses victimes, il manipule les enquêteurs et les gardiens, il nous manipule !», écrit-il en substance.