Récit Libéré dimanche après 11 jours de détention, il a décrit les conditions inhumaines de son emprisonnement à Fallouja. «J?étais avec près de 2 500 autres détenus irakiens, ils nous ont placés dans de véritables cages, faites de fils barbelés à l'avant, de sacs de sable derrière et des deux côtés et d'une planche de bois en haut. Nous avons vécu une situation dramatique en raison du froid et du manque de couvertures qui nous ont été remises», a-t-il poursuivi. Le correspondant rescapé a ajouté que les troupes américaines avaient commencé à les libérer par groupes il y a quatre jours. «Tous les jours, 50 à 100 personnes sont relâchées. Aujourd'hui (dimanche) près de 150 ont été libérées.» Une fois relâchés, M. Saadi et d?autres prisonniers sont conduits vers 12h GMT par les troupes américaines de Fallouja à Saqlawiyah, qui se situe à 10 km plus à l'est. «Nous avions les mains liées et les yeux bandés et nous avons été surpris de nous retrouver à Saqlawiyah. Là, ils nous ont déliés puis libérés.» Le témoin indique que le lieu de leur détention était ce qu'on surnommait auparavant «Camp Tarek» ou base des Moudjahidine du peuple, groupe d'opposition armée iranien. Le journaliste a aussi affirmé avoir subi un interrogatoire comme les autres détenus. Pour sa part, la chaîne à capitaux saoudiens basée à Dubaï a indiqué que les marines avaient arrêté, le 11 novembre, le journaliste dans une mosquée au quatrième jour de leur offensive contre cette ville située à 50 km à l'ouest de Bagdad, alors qu'il portait une veste portant la mention «Presse» en anglais et en arabe. Pour rappel, mardi passé, Al Arabiya avait déploré la détention de son correspondant, confirmée selon elle par le commandement de l'armée américaine à Fallouja. L'organisation de défense de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) avait réagi rapidement et même réclamé la libération immédiate d'Abdel Kader Al-Saadi. L?armée américaine ne semble faire aucune distinction entre les rebelles irakiens et les journalistes, puisque ce n?est pas la première fois, depuis le début de la guerre contre l?Irak, que les soldats s?en prennent aux journalistes.