Barka ma temdah? a'lina (arrête de jouer au meddah), c?est-à-dire «arrête de nous casser les oreilles». ll est vrai que le meddah a l?habitude de parler beaucoup, mais le personnage avait, autrefois, une position plus élevée. On le rencontre encore aujourd?hui dans certaines régions, mais dans l?ensemble il se fait très rare et il ne reste plus que les expressions pour rappeler son souvenir. Le nom meddah vient du verbe meddeh, qui signifie «faire l?éloge de quelqu'un, le flatter». S'il est vrai que le meddah fait l'éloge des personnes et des familles qui le rémunèrent à l'occasion des fêtes, c'est aussi une sorte d?artiste qui récite des poèmes, souvent de veine religieuse, ou raconte des histoires et des légendes, avec une prédilection pour la vie des prophètes mais aussi les contes des Mille et une nuits qui charment toujours le public. Le meddah fait aussi rire en rapportant les facéties de Si Djoha. Le meddah récite aussi des versets du Coran, notamment durant les nuits de ramadan. A la fin, le meddah demandait à l'assistance de le payer. Et chaque pièce qui tombait dans son écuelle était saluée par des bénédictions. Aujourd'hui, le rôle du meddah est joué dans les fêtes par des hommes, mais surtout des femmes ? on parle alors de meddahate ? que l?on invite pour faire l'éloge de la famille. Parfois, ce sont même des membres de la famille qui s'acquittent de cette tâche. En Kabylie, des chants spéciaux sont chantés par les meddahate, tibogharine, qui font l?éloge des membres de la famille en fête...