Trahison Liès est un volage «don Juan» de la capitale qui a, enfin, trouvé l?âme s?ur. La liaison s?est faite par le biais du courrier du c?ur. Farida K. M. a vécu un bon moment avec lui jusqu'au jour où elle le surprend en flagrant délit d?adultère? Seulement voilà : chez nous, pour expédier l?auteur du délit, ce n?est pas une opération facile. Il y a des conditions si difficiles à remplir, des exigences, des témoins (allez les trouver au cas où le couple adultérin s?enfermerait dans une chambre à double tour) que le juge patauge en plein désert après le passage d?une averse de septembre. A la barre, Liès B. M., la trentaine largement dépassée, est plus que sexy sur tous les plans : vêtu d?un costard gris, un grain de beauté mettant en relief sa très belle moustache à la «Clark Gable» il est sur un nuage noir. Comment a-t-il fait, le beau Liès, pour se retrouver nez-à-nez avec l?intraitable Derouiche, le président de la chambre correctionnelle d?Alger ? Sous le coup d?un mandat d?arrêt lancé en mars 2000 à la suite d?une plainte de Farida, K. M., 31 ans «pile» son épouse? légitime car dans tout ce décor, il y a aussi, tenez-vous bien, Samira sa maîtresse venue affirmer qu?elle s?était unie à lui par la grâce de la sainte «Fatiha». D?ailleurs, le juge ne perd pas de temps. Il tente d?acculer le couple «illégitime» aux yeux du magistrat qui va exiger les preuves de cette union. Il lève la tête, s?attarde sur la tête que fait le prévenu, regarde les deux femmes aux traits dévastés par le miniscandale et questionne. Bien. Le rôle est rempli, le box aussi. Nous n?allons pas nous éterniser sur ce dossier. Allons-y SVP. Les membres de cette chambre attendent de vous des réponses claires. Laquelle de vous deux est madame ? Farida K. H. retire prestement le livret de famille de son sac rouge carmin et le brandit haut, presque au-dessus des trois têtes des magistrats. Khellafi, le procureur général, sourit. La dame s?écrie : «C?est moi l?unique femme de ce «traître», ce n?est pas vrai. Ils mentent, ils ne sont pas mariés même pas par la Fatiha.» Derouiche met le holà pour cinq secondes. Samira dit : «Je suis son épouse devant Dieu et les témoins.» Le président prend ses responsabilités et décide la présence des fameux témoins. Il ajoute, vigilant et prudent : «Lorsque je dis les témoins je veux voir l?imam en tête.» Liès lève le doigt. Il demande la liberté provisoire puisqu?il n?a pas d?avocat. Farida ne tient plus en place : «Ah, non, il n?en est pas question», s?écrie-t-elle en lançant une info en direction des magistrats : «Il a un enfant avec une autre femme, autre que Samira.» Les débats prennent fin. Liès rejoint le box en espérant une seule chose : «Que l?imam soit toujours en vie» pour le sauver de la taule où il se trouve pour le moment en détention jusqu?au jour du second round. Qui a dit que l?adultère était agréable ?