Evocation Une rencontre se tient à Oran, apportant un nouvel éclairage sur ce personnage charismatique. L?Emir Abdelkader et le contexte politico-historique de son époque, ses rapports avec le principal promoteur de la doctrine soufie Mohieddine Ibn Arabi, les commentaires de textes de l'ouvrage phare de L?Emir, Mawakif, ainsi que «La doctrine militaire du fondateur de l'Etat algérien moderne» ont été les premières communications proposées mardi aux participants au colloque international «L?Emir Abdelkader : source d'authenticité et précurseur de modernité». Cette rencontre scientifique, placée sous le haut patronage du président de la République, a été inaugurée mardi à l'auditorium Talahit-Bekhlouf de l'université d'Oran-Es-Sénia, en présence de Mahmoud Bouayad, représentant personnel du Président, et du ministre des Affaires religieuses et des Waqfs Bouabdallah Ghlamallah. Inaugurant le cycle de conférences, les quatre orateurs ont mis en exergue la très forte personnalité de l?Emir, son érudition ainsi que la pertinence de ses positions religieuses en dépit de la régression sociale, culturelle et spirituelle qui caractérisait la société algérienne de l'époque, du Maghreb arabe et de l'ensemble du monde musulman. Selon Abdelkader Hirèche, le mérite de l?Emir Abdelkader dans son ?uvre, pour asseoir les bases d'un Etat fort et promouvoir une pensée rationnelle, est d'autant plus grand que cette entreprise correspondait à une période marquée par une profonde léthargie du monde musulman face à un Occident capitaliste triomphant. De son côté, l'universitaire et chercheur au Cnrs (France), le Marocain Djamel El-Amrani, a affirmé, dans sa communication, que l'érudition de l?Emir Abdelkader et sa très profonde connaissance des ?uvres intellectuelles des penseurs andalous dont «il se réclamait le continuateur» ainsi que sa maîtrise de la doctrine soufie est antérieure à son séjour au Chem (Syrie). Le fait que son propre père avait élaboré un «Guide des novices» ou jeunes adeptes des «tarika» constitue «un indice probant attestant que son érudition et la formation de son schéma de pensée ont été acquises, dès son jeune âge, dans la zaouïa paternelle». La manière de conduire les batailles, ses échanges épistolaires durant les 17 années de lutte qu?il a menée contre les troupes françaises sont les autres preuves corroborant cette affirmation, a indiqué l'orateur. Intitulée «La doctrine militaire chez l?Emir Abdelkader», la communication présentée par Abdeslem Bouchareb, officier supérieur de l'ANP à la retraite, a été consacrée aux aspects tactique et organisationnel de la conduite des batailles adoptée par l?Emir. L'orateur a mis en relief les ruses tactiques, toutes inspirées, selon lui, «de la culture islamique et de celles élaborées et exécutées par les grands conquérants musulmans que furent Khaled Ibn El-Walid, Okba Ibn Nafa et Salah Eddine El-Ayyoubi». Mohamed Baghli a, pour sa part, lu de larges extraits de l'ouvrage Mawakif (Positions) rédigé par l?Emir et publié à titre posthume par l'une de ses descendantes.