Mobilisation Une journée ouverte sur la lutte contre le sida a été organisée, hier, à la Bibliothèque nationale du Hamma. Organisée à l?initiative de Galaxie Communication en collaboration avec la Pharmacie centrale des hôpitaux qui a la charge des achats des produits anti-VIH, Onusida, l?association Solidarité Aids, le comité national de lutte contre le sida, cette journée a été l?occasion d?aborder plusieurs thèmes. Le Pr Abdelouahab Dif, responsable du Comité national de lutte contre le sida et médecin à l?hôpital d?El-Kettar, a axé son intervention sur la stratégie nationale de prévention contre le VIH/sida : «Le dépistage n?est pas fait dans les normes. Nous avons adopté de nouvelles approches et méthodologie, avec la formation d?experts nationaux et une meilleure connaissance de la situation épidémiologique et revue du système de collecte, acheminement, centralisation et diffusion d?une information juste et crédible. Le jeune Algérien est mal informé, il est indifférent aussi avec des comportements négatifs. Tout le monde doit parler de cette épidémie. Il faut savoir qu?il existe en Algérie la prostitution non surveillée et non contrôlée, il y a même une prostitution masculine.» Dans sa conférence, le Pr E. G. Farès du CHU Beni Messous démontre, quant à elle, que «sur le plan quantitatif, du fait d?un recueil très irrégulier, les données sont sous-évaluées par rapport à la réalité.» Mme Farès souligne un point important sur le suivi et la surveillance des personnes atteintes, en l?occurrence l?absence d?enquêtes comportementales en Algérie en dehors des enquêtes CAP. C?est-à-dire que le système actuel ne suit pas les comportements à risque qui constituent des signes d?alerte pour la propagation du VIH. Ainsi, plusieurs malades ont été perdus de vue, mais se sont mariés ou tout simplement ont refait leur vie ailleurs. Ils sont dans l?anonymat dans des régions autres que celles de leurs origines pour ne pas être reconnus. Ils peuvent facilement propager le virus. Le Pr Aït Slimane du CHU de Bab El-Oued (service des urgences) fait état, pour sa part, de la difficile sensibilisation du porteur de sida qui se rend pour une consultation en urgence et se découvre porteur d?un virus mortel. S?ensuit alors une situation difficile à gérer. «Généralement, les patients ne viennent qu?à un stade trop avancé de la maladie ne se sachant pas atteints.»