Les modèles de robes varient, bien entendu, d'une ville à une autre, d'une région à une autre, par le tissu, la coupe, la couleur. Certaines robes ont acquis, cependant, une «dimension nationale» et sont portées régulièrement à l'occasion des fêtes, au cours de la séance de l'exposition des toilettes ou tesdira. C'est le cas du karakou algérois, gilet de velours brodé de fiIs d'or et pantalon ou jupe de soie, du fergani, robe constantinoise, chargée de lourdes broderies d'or, de la robe kabyle aux franges multicolores... Signalons aussi que certains de nos costumes féminins nous viennent, ainsi que leurs noms, d'Orient. C'est le cas du caftan, mot passé en français sous la forme cafetan. ll est cité dans les sources arabes anciennes, mais le mot est sans doute d'origine persane. Ce vêtement, ainsi que d'autres vêtements féminins, a été porté aussi par les hommes. Dans sa Topografia de Argel (Topographie d'Alger), le voyageur espagnol Diego de Haldo, écrit : «Les hommes portent sur le jalaco (sorte de gilet, en turc yalk) une robe qu'ils appellent cafatan, faite de guise de soutane de prêtre, ouverte sur le devant, et garnie de boutons sur la poitrine. Elle a de courtes manches, allant jusqu'aux coudes et elle descend à mi-jambes Les riches les portent en satin, en damas, en velours, en soie...» Aujourd'hui, ce vêtement est strictement féminin et ressemble au vêtement décrit ci-dessus. La fameuse robe fergani, elle, doit son nom à Ferghana, une province persane, réputée autrefois pour la qualité de ses tissus. La mansouria, si prisée, aujourd?hui encore, par les jeunes mariées, nous vient de la ville irakienne de Mansourah.