Problématique Il ne faut peut-être pas attendre qu?un drame survienne pour se poser la question : peut-on les construire en plein c?ur de la capitale ? Pour Alger, c?est déjà fait avec la centrale d?El-Hamma et, à un degré moindre, celle de Bab Ezzouar. Le choix du site s?explique, pour la première, selon le P-DG de Sonelgaz production électrique, M. Bouzoualegh, par la nécessité de sécuriser l?alimentation de la capitale en électricité. Le site d?El-Hamma offrait, selon lui, les conditions requises pour y installer une centrale électrique de 2 x 209 MW. En moins de deux ans, le projet était déjà opérationnel. Cependant, sa proximité des habitations suscite des questionnements. Le ministère de l?Aménagement du territoire et de l?Environnement atteste, dans un document («Aménager l?Algérie de 2020») daté de mars 2004, que les centrales électriques sont à inscrire sur la liste des Installations à risque majeur (IRM). Sont citées dans ce rapport 18 centrales électriques dont deux localisées dans des zones urbaines (El-Hamma et Bab Ezzouar). Pour la dernière, le ministère de l?Environnement souhaite, ni plus ni moins, sa délocalisation. Au niveau de Sonelgaz, on se veut plutôt sceptiques quant aux critères sur lesquels se sont basés les responsables du département de l?Environnement pour porter pareils jugements. «Le respect des standards internationaux et du cahier des charges donne assez d?assurance concernant la centrale d?El-Hamma», dira M. Bouzoualegh. «La population n?a rien à craindre puisque l?ouvrage est fiable sachant que techniquement le risque zéro existe», soutient, pour sa part, la chargée de communication. Reste que le ministère de l?Environnement insiste dans son document qu?«aucun établissement n?est à l?abri d?une erreur humaine, d?une défaillance mécanique, d?une vulnérabilité de multiples systèmes interdépendants ou interconnectés ou encore d?une perte de contrôle». Le black-out du 23 février 2003 viendra conforter cette thèse. Ce jour-là, 38 wilayas du pays ont été plongées dans le noir durant plus de trois heures pour une tige qui aurait mal tenu le coup. Le constructeur de la centrale, l?Italien Ansaldo, par la voix de son président résidant à Alger Enrico Casini, explique cette panne par «le manque de temps pour réaliser des essais avant de livrer l?ouvrage à Sonelgaz». Ce que la chargée de communication dément : «Une fois que le constructeur livre l?ouvrage, cela veut dire qu?il est opérationnel.» Cela sans cacher que la livraison de la centrale électrique d?El-Hamma était venue à point nommé répondre à une demande en électricité constamment croissante. L?espace réduit sur lequel a été réalisé le projet a, par ailleurs, obligé le maître d?ouvrage à compacter les différents engins qui entrent dans la conception de la centrale. Un défi qui fera du projet la station du plus petit espace possible, comme l?indique la brochure de l?ouvrage. Un exploit qui reste terni par la présence de réserves de fioul au nombre de deux de 100 m3, selon M. Bouzoualegh, et de 500 m3 d?après M. Casini.