?uvres L?artiste assemble avec dextérité et beaucoup d?imagination des éléments sans utilité, donnant ainsi naissance à d?extraordinaires figurations humaines et animales. Mohamed Massen revient, une fois encore, avec une moisson d??uvres d?art à la galerie Art en liberté*. Intitulée «Abracadabrance», la collection comprend des objets aux dimensions hétéroclites et dissonantes, et aux aspects semblant sortir tout droit de la science-fiction. Elle se veut imaginative. Il y a, en effet, à travers les objets exposés, la mise en spectacle d?un univers invraisemblable, étrangement fantastique. L?artiste conçoit des attitudes et des formes, toutes relevant d?un imaginaire privilégiant le fantasmagorique, voire le mythique. Les personnages que l?artiste imagine et qui peuplent son monde, sont surnaturels, mythiques ; ils sont considérés dans une particularité morphologique étonnante, séduisante et qui, suggestifs, interpellent tant par les couleurs que par les formes. Couleurs primaires et formes composites. Notre regard, saisi dans son étonnement, est fortement interpellé par l?aspect que revêt chacune des représentations, soit accrochées sur les murs de la galerie, ou bien encore élevées sur un support. On y trouve donc autant de sculptures que de reliefs, les deux s?articulant dans une fulgurance exceptionnelle. Mohamed Massen cultive le don d?imaginer, de réaliser, à partir de matériaux divers, comme la ferraille, le bois, les pneus?, des objets d?art d?une beauté unique, prenante. Il se livre à la sculpture d?assemblage. Une technique originale déjà utilisée par Picasso. Doué d?une inspiration mêlant le singulier à l?insolite et à l?audacieux, il donne naissance, en assemblant des éléments de récupération, avec des gestes marqués par une grande dextérité, à des figurations humaines et animales, les deux êtres semblent naître d?un monde inscrit dans les temps empruntés aux légendaires. Ce sont les pièces qui suggèrent à l?artiste tant de thèmes et tant d?images fantastiques, laissant notre imagination interpréter sa fantaisie. Se situant dans un «extraréalisme», ces êtres, qui se présentent dans des illustrations allégoriques, ou bien encore surréaliste, voire pittoresques, sont le résultat des longues pérégrinations de l?artiste dans son imaginaire. D?où le discours très accentué de l?imaginaire qui, coloré, vif et exubérant, se développe d?un bout à l?autre de la création avec un sens particulier d?inventivité. Et pour finir, une allure païenne aux couleurs semblables à celles que l?on retrouve dans les cultures africaines, amérindiennes (Aztèque, Mayenne, Incas) et bien d?autres, comme celles de l?Océanie (Aborigènes d?Australie et de la Nouvelle-Zélande), une caractéristique autant plus étonnante que signifiante confère à toute l??uvre une identité à travers laquelle toute une réflexion sur l?art est dite. Et c?est nous, observateurs, qui sommes amenés à dépister et la sensibilité et la pensée de Mohamed Massen.