Tlemcen Nacer, 29 ans, nie les faits retenus contre lui : «Non, je n?ai pas tué mon meilleur ami, c?était un accident !» C?est en fait, la seule, l?unique déclaration émise par le jeune homme et ce, depuis le jour de son arrestation il y a deux ans. ? «Monsieur le président, j?aimais Rabah comme un frère, je ne suis pas un assassin. Je n?aurais jamais pu lui faire de mal. ? Mais, vous l?avez poignardé au c?ur. ? C?était un accident. ? Vous l?avez poignardé en lui enfonçant trois violents coups de couteau au niveau du c?ur et vous parlez d?un accident ! Allons donc !» Le drame a eu lieu en fin d?après midi, par une froide journée de novembre. Nacer et Rabah, deux amis d?enfance, discutent à bâtons rompus à l?entrée d?un immeuble délabré : ? «Nacer, je ne sais si je dois te mettre au courant. Mais, nous sommes amis et nous ne devons rien nous cacher. ? Vas-y ! parle donc ! Tu m?inquiètes ! ? Eh bien, c?est à propos de ta jeune s?ur, Ilham, elle fréquente un type très louche, et même, je l?ai vue à Baïnem en sa compagnie, le spectacle m?a choqué». ? Quoi ? tu oses parler ainsi de ma s?ur ? Tu vas le payer cher !» Nacer réagit très mal et surprend son ami d?enfance : «Je suis désolé, mais je pensais te rendre service en t?informant afin que tu mettes ta s?ur en garde contre ce malfrat.» Ils se quittent, mais, voilà qu?une heure plus tard, le drame est au rendez-vous? En effet, fou de colère, Nacer monte chez lui pour s?emparer d?un couteau de cuisine et le camoufler sous sa large veste en cachemire beige. A peine fait-il quelques pas qu?il est de nouveau accosté par son ami Rabah : «Tu m?en veux toujours ?» Pour toute réponse, il reçoit trois violents coups de couteau au c?ur. Le jeune homme décède sur le coup. Le représentant du ministère public met en exergue la gravité des faits en dressant un long réquisitoire. «Je requiers la perpétuité à l?encontre de l?accusé». Au terme des délibérations, la cour rend son verdict : Nacer est condamné à perpétuité, pour homicide volontaire.