Tizi Ouzou En mai dernier, le tribunal criminel de Tizi Ouzou rend son verdict à propos d?une affaire de meurtre, dont les faits remontent au mois de février 2002. Samir A., 23 ans, jeune étudiant plein de vie, n?est plus de ce monde? Des mains assassines ont décidé de lui ôter la vie, il y a deux ans, un jour de février 2002, dans la localité de Tikobaïne (Ouaguenoune). Le procès qui s?est déroulé le mois dernier a été long, mais surtout pénible pour la famille du défunt qui n?arrive pas encore à se remettre de la perte cruelle d?un jeune homme charmant, doux et aimant. Mohamed T., 38 ans, dans le box des accusés, semble très à l?aise et répond presque avec le sourire aux questions qu?on lui pose : «Pourquoi avez-vous assassiné ce jeune homme ? ? J?ai entendu mon nom revenir dans la discussion qu?il avait avec ses amis, à quelques tables plus loin de celle où j?étais installé, dans un café du village? ? Ainsi, vous essayez de nous faire croire que c?est parce que vous avez entendu votre nom au cours de la discussion que vous avez poignardé le défunt ! ? Oui, Monsieur le président !» Cette réponse perturbe les nombreuses personnes venues assister au procès. Et c?est pourtant réellement ainsi que cela s?est passé. Le 8 février 2002, Samir est attablé avec des amis dans l?un des sympathiques cafés du village. Tout se passe très vite. Un homme, connu au village pour son mauvais caractère, se rue sur lui et le poignarde violemment avant de prendre la fuite. Lorsqu?on procède à son arrestation, Mohamed prononce cette phrase déconcertante : «Je l?ai tué car il parlait de moi !» C?est ce qu?il dira au juge d?instruction et c?est ce qu?il dira aussi le jour du procès. «Mais, enfin, on ne tue pas quelqu?un pour la simple raison qu?il prononce votre nom ! C?est invraisemblable !» Des témoins oculaires, attablés avec la victime, apportent aussi leur témoignage : «Samir prenait son café. Nous n?avons jamais évoqué le nom de ce fou. Il ment, M. le président? Samir était un jeune homme charmant et bien élevé, alors que la réputation du criminel laisse à désirer.» Le procureur de la République requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé : «Cet homme ne mérite aucune clémence? Il a tué un jeune homme et les causes d?un tel acte demeurent floues.» La cour se retire afin de délibérer et revient avec son verdict : Mohamed T. est condamné à 20 ans de réclusion criminelle.