Message Les photographies de Vittorugo Contino racontent la vie dans le maquis algérien, une vie difficile et pleine d?épreuves. La saison culturelle italienne qui se tient depuis la fin du mois de novembre se poursuit à la Bibliothèque nationale avec, cette fois-ci, une exposition de photographies, signée Vittorugo Contino. Une soixantaine de photographies sont donc présentées dans le hall de la bibliothèque. Toutes montrent des scènes du maquis algérien. C?est une exposition inédite, où les photographies, prises en 1959, n?ont jamais été présentées au grand public. Et ce n?est donc que quarante-cinq ans plus tard, que Vittorugo Contino décide de présenter son travail au public algérien, partageant avec lui ses moments de bonheur et d?émotion. L?exposition, faut-il le rappeler, s?inscrit dans le cadre du 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954. Pour le photographe, c?est une manière de participer à la commémoration de l?événement. Et à cet effet, Khalida Toumi, ministre de la Culture, présente à l?inauguration de l?exposition, a tenu à dire que l?Italie est le seul pays européen, donc étranger, à s?être proposé pour participer aux festivités du 1er Novembre. Les photographies racontent la vie dans le maquis, une vie difficile et pleine d?épreuves, et où les gens tendent à espérer et à croire en l?avenir. Mêlant le reportage et l?esthétique, Vittorugo Contino en tire de belles images (en noir et blanc), des impressions vives, aidant à pénétrer dans l?émotion du vécu. Les images revêtent une grande subtilité permettant de pénétrer la vérité, de saisir l?Histoire. Ce sont des photographies d?une grande beauté et chargées d?émotion. Tout a commencé en 1958, lorsqu?une idée lui traverse l?esprit : «L?idée surgit en moi de me rendre en Algérie, où les rébellions contre l?extrémisme du colonialisme étaient en cours», dit-il, ajoutant qu?il voulait saisir l?essence du conflit, comprendre ses mécanismes, et documenter sans rhétorique la réalité des réfugiés algériens. En somme, il voulait comprendre la Révolution algérienne. «La tâche qui m?attendait n?était pas facile, et j?étais conscient que j?allais devenir un des témoins de l?agonie du colonialisme», reprend-il. Vittorugo Contino entame son voyage en clandestin, au début de l?automne,en passant par la Tunisie, où il se rend sur les monts de Medjerdah. Là, il se fait prendre en charge par le capitaine Ben Salem. Et pour finir, Vittorugo Contino déclare que «maintenant, au seuil de mes 80 ans, je garde le souvenir de l?aventure algérienne. 45 ans après, ce souvenir est encore vivace que, en toute modestie et avec toute mon émotion, je vous propose tout ce qui reste?» Il est à noter que l?exposition se poursuit jusqu?à la fin du mois de décembre.