Inconscience Alors que sous d?autres cieux, l?hygiène alimentaire est la priorité des priorités, chez nous, c?est la dernière préoccupation de nos commerçants. Une simple tournée dans les épiceries, les restaurants ou les grandes surfaces donne tout de suite une idée précise sur le laisser-aller total qui y règne en matière d?hygiène et de propreté. A Alger, l?hygiène est apparemment le dernier souci des centaines de fast-foods et autres gargotes qui poussent d?ailleurs comme des champignons. A la place des Martyrs, une dizaine de gargotes font dans l?inconscience la plus totale. «Un danger permanent guette les personnes qui mangent ici. Ces locaux, exposés au vent, à la poussière et aux gaz d?échappement des dizaines de bus qui stationnent à une dizaine de mètres de là, font de ces lieux une source certaine d?intoxication et de maladies», constate un riverain. En effet, ces locaux de forme ovale sont ouverts aux quatre vents et le moindre courant d?air soulève une épouvantable poussière qui se dépose directement sur le pain, les frites, la pizza, les boulettes de viande hachée, les m?hadjeb et les jus. «Aucune mesure n?est prise, aucune vitrine en verre ne protège ces aliments. Parfois, on constate à l??il nu des couches de poussière sur les frites, mais celui que l?on doit blâmer c?est le consommateur qui n?hésite pas à manger chez ces soi-disant gargotiers», s?étonne un jeune étudiant rencontré sur les lieux. L?apparence qu?affichent ces «serveurs» qui travaillent dans ces locaux n?est nullement rassurante. «Sans tablier, sans toque, sans gants, leurs mains sont sales, et ils n?hésitent pas à les essuyer contre leurs vêtements !» constate avec dégoût un citoyen. Pourtant les risques d?un tel comportement sont très sérieux. «C?est la manière classique et idéale pour la transmission des microbes qui peuvent causer des maladies graves. Ces microbes, présents dans les restes des plats et accumulés sous les ongles, peuvent facilement s?accrocher au pain ou à la viande hachée et se transmettre ainsi au consommateur», explique Nourredine H., médecin généraliste. Dans les épiceries, le constat est le même, du pain et des produits laitiers sont exposés au soleil et aux effets extérieurs, «C?est grave ! Ces commerçants ne cherchent que leur intérêt, ils squattent le trottoir dans le but de présenter leur marchandise sans penser à l?hygiène. Des dizaines de véhicules passent devant ces aliments exposés et les polluent à longueur de journée, c?est du poison qu?on mange là !» se plaint un sexagénaire qui raconte avoir eu plusieurs querelles avec ces commerçants.