"Danger" Flaques d?eau stagnante, poubelles éventrées, tas d?immondices... Nos marchés ne respectent nullement les critères d?hygiène. Avant d?atterrir dans nos assiettes, les produits alimentaires sont quelque peu malmenés par la chaîne de distribution, notamment à leur arrivée aux marchés de détail. A ce titre, les marchés clandestins sont ceux qui représentent le plus de carences en matière d?hygiène. Rien qu?à Alger, on en recense 200. Mais même dans les marchés légaux, l?hygiène laisse à désirer que ce soit à l?intérieur où à l?extérieur. Une simple virée dans les marchés de la capitale confirme ce constat. D?ailleurs même les restaurants et les fast-foods sont quelquefois situés dans des endroits peu propices à ce genre d?activité. La plupart du temps, les eaux usées sont déversées à proximité des marchés et des restaurants, ce qui renforce les soupçons quant à la qualité des aliments crus ou préparés. Généralement, les eaux usées proviennent des canalisations endommagées et que les propriétaires des logements sont peu soucieux de réparer. Il y a lieu de constater aussi que des «bidonvilles» sont installés sur les terrasses des immeubles et que leurs occupants n?ont pas d?accès au réseau des eaux usées, les laissant suinter à même les trottoirs. Les fuites de la tuyauterie des eaux potables représentent une autre source de pollution et ce après leur stagnation et la formation de flaques attirant des insectes de toute sorte. A ces dysfonctionnements, s?ajoute le ramassage irrégulier des ordures ménagères, ce qui représente un vivier convoité par les rongeurs tels les rats et autres chats et chiens errants. Les marchés de Belcourt et les restaurants situés dans l?ex-rue de Tanger illustrent parfaitement cette situation qui interpelle à chaque instant le consommateur. Néanmoins, même les épiceries, les supérettes et autres cafés ne dérogent pas à la règle, car il n?est pas rare de constater une eau de couleur noirâtre aux abords de ces commerces. Pourtant, ce sont des activités qui devraient atteindre l?excellence en matière d?hygiène et de bonne tenue ne serait-ce que pour séduire le client. Hélas, même à l?intérieur de ces établissements le souci de la présentation n?est guère pris en compte. De temps à autre, les bureaux d?hygiène communaux et les services de sécurité de certaines localités opèrent des contrôles dans les restaurants et les marchés pour rappeler à l?ordre les propriétaires peu regardants sur l?hygiène. Cette situation persiste bien que certains marchés visités se situent dans le même immeuble que les sièges des APC, comme à Hussein Dey, ce qui exclut des excuses du type : «On ne savait pas.» D?autres anomalies sont aussi à relever comme la vente de pain à l?air libre. Ce phénomène est constaté même à proximité des boulangeries censées pourtant en détenir la quasi-exclusivité. Toute sorte de friandises sans emballage sont proposées aux clients dans ces mêmes conditions d?insalubrité, tout comme les boissons appelées «jus» vendues sur les grandes artères et à proximité de lieux très fréquentés par les citoyens comme la station de bus de la place des Martyrs. Ces pratiques sont appelées à persister tant que la première règle du commerce n?est pas respectée, à savoir tout simplement un local.