Comparaison Des heures d?antenne consacrées aux belles lettres, ce n?est pas encore le cas de notre Télévision nationale. Il est juste question de quelques minutes çà et là durant la semaine, pendant lesquelles on tente de sauver l?honneur. Comparé à ce qui se fait sur d?autres chaînes, particulièrement européennes, notre Unique a l?air de passer complètement à côté. Sur France 2, l?équivalent de notre chaîne nationale, les émissions se suivent et ne ressemblent pas. «Campus», «Culture et dépendance», «Double je» et la défunte «Bouillon de culture» sont des émissions qui ont gagné en notoriété pour devenir un rendez-vous incontournable. L?Entv répliquera par l?émission littéraire «Merh?ba», diffusée sur Algerian TV, mais qui n?est plus suivie par tous les Algériens vu que cette chaîne vient de suspendre ses émissions sur le récepteur analogique. Pour retrouver cette émission, il faut se procurer un récepteur numérique. La matinée du vendredi sera, par ailleurs, consacrée aux étudiants. Avec Télé UFC (Université de la formation continue), notre chaîne nationale offre une tribune à la famille universitaire pour débattre et échanger des idées. Toutefois, le caractère austère de l?émission la rend difficile à ingurgiter, faisant fuir les téléspectateurs : plus de trois heures durant lesquelles on ne sait pas de quoi parlent les invités. En somme, une très mauvaise exploitation des heures de transmission. Un exercice dans lequel France 2 a, en revanche, excellé. Ainsi, entre un film et une page publicitaire, on diffuse durant 10 minutes une miniémission quotidienne «Un jour, un livre» dans laquelle on présente un livre et son auteur. Une idée judicieuse qui fait de la télévision un formidable outil pour inciter à lire grâce à son arsenal d?émissions, débats et forums dédiés au livre. C?est ainsi que des émissions consacrées au livre s?insèrent judicieusement dans la programmation donnant à chaque passage une vraie soif de lire. Une programmation qui se voit renforcée par des émissions de jeu à caractère instructif. «Motus», «Des chiffres et des lettres», «La cible» sont devenues des classiques auxquels les Algériens vouent une passion sans égale. Durant leur diffusion, notre pauvre chaîne nationale s?éclipse faute de programmation adéquate.