Le chef de la liste chiite aux élections irakiennes du 30 janvier, Abdel Aziz Hakim, a refusé de polémiquer avec le ministre de la Défense, Hazem Chaalane, sur les ingérences iraniennes en Irak. «Nous nous attendions à ce genre de déclarations irresponsables et imprécises et nous ne voulons pas de polémique», a déclaré M. Hakim, après avoir rencontré à Najaf, à 160 km au sud de Bagdad, dans la nuit de vendredi à dimanche le grand ayatollah Ali Sistani qui a donné sa bénédiction à la liste. «Nous faisons confiance au peuple pour qu'il donne sa voix à ceux parmi les candidats qui sont soutenus par leurs dirigeants religieux», a-t-il dit. Le ministre de la Défense, Hazem Chaalane, s'en est pris mercredi, à la veille du lancement de la campagne électorale, à la liste chiite, la qualifiant d'iranienne et à l'un de ses membres Hussein al-Chahrastani. «Cet expert a travaillé deux ans sur le programme nucléaire en Iran. Il revient, aujourd'hui, avec la prétention de devenir le chef du gouvernement irakien. Nous ne laisserons pas faire cela», a-t-il dit à propos de Hussein al-Chahrastani. M. Chahrastani a été le principal responsable de la commission à l'énergie atomique irakienne jusqu'en 1979, quand Saddam Hussein est devenu président. Refusant de participer au programme d'armement nucléaire, il a été détenu dans la sinistre prison d'Abou Ghraïb jusqu'en 1991. M. Hakim, chef du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (Csrii), conduit la liste de la Coalition irakienne de 228 noms, donnée favorite pour remporter la majorité des 275 sièges de la future Assemblée nationale, en raison du poids du grand ayatollah Sistani, figure de proue de la communauté chiite, majoritaire dans le pays.