L??uvre de l'homme de culture et militant Mostefa Lacheraf a été revisitée lors du colloque scientifique, organisé à partir de samedi à Alger sous le titre «L'Algérie 50 ans après : nation, société, culture ». Les communications de cette première journée, à laquelle ont assisté le politique Rédha Malek, l'historien Mohammed Harbi, des universitaires ainsi que de nombreux invités, ont porté sur l'apport de Mostefa Lacheraf dans le domaine de l'histoire et de la sociologie, son style et ses méthodes de recherche. Dans son intervention, l'universitaire Fouad Soufi a mis en exergue l'importance de ce chercheur dont «l??uvre» a marqué les étudiants particulièrement ceux des années 1970, époque à laquelle a paru son ouvrage Algérie, Nation et société. C'était, a-t-il dit, «un esprit autant critique que curieux, qui a innové en s'écartant de la démarche classique, en privilégiant les ouvrages d'histoire et les témoignages». De son côté, le chercheur Houari Touati a indiqué qu'à l'instar de Mohammed-Chérif Sahli, Lacheraf a voulu «étudier l'histoire moins comme objet de connaissance appréhendé au moyen de pratiques savantes éprouvée que comme scène exemplaire où se déploient toutes sortes d'enjeux, en particulier politiques, idéologiques et culturels». Rédha Malek a, pour sa part, évoqué le parcours de son ami et compagnon de combat mettant en exergue le travail de cet homme qui a su allier l'intelligence à l'engagement, la conscience critique au militantisme et sa passion pour son pays à la connaissance du terrain. «Fouineur invétéré, il déterrait les documents les plus cruciaux de la conquête de 1830», a-t-il notamment déclaré, retraçant la vie militante de Lacheraf. Au programme d?aujourd?hui de demain, il est prévu des communications sur les thèmes «L'intellectuel, la politique, le savoir», «Culture, langue, identité» et «La question de l'éducation et de l'école».