«J?ai 57 ans, j?en suis à ma 3e séance de chimio, c?est de plus en plus difficile. Pour un simple contrôle, il faut se lever très tôt pour pouvoir obtenir un rendez-vous et, bien sûr, les difficultés et les dépenses sont multipliées par deux, voire par trois pour les malades venant de l?intérieur du pays. On arrive à se dire que si l?on est malade, mutilée, chauve, la peau sèche, la bouche irritée, c?est parce qu?on guérit. Mais ce n?est pas toujours facile, même si on dit avoir un moral d?acier.» La peine de Zhira ne se limite pas seulement à cette douleur physique générée par la maladie, elle est surtout liée à cet abandon dont elle a été victime depuis qu?elle a été admise au Cpmc. Elle se garde bien d?étaler sa souffrance, mais ses compagnes de chambre, révoltées, dévoilent un peu de ce que son mari lui fait subir depuis qu?elle a contracté ce mal. «Elle n?a pas eu de visite depuis son admission dans ce centre», révèle, discrètement, Farida. Saliha poursuit : «Elle vient d?apprendre que son mari aurait même entamé, depuis quelque temps, des démarches pour un remariage, c?est très dur pour elle d?admettre une telle trahison après 22 ans de mariage.»