Invité hier au forum de l'Entv, Ali Aoun, P-DG du groupe Saïdal, leader de l'industrie pharmaceutique en Algérie, a plaidé pour soustraire le marché des médicaments à l'emprise de l'administration. «J'ai toujours milité pour l'assainissement du marché des médicaments à travers la mise en place d'un dispositif de régulation à même d'encourager la production», dira-t-il en guise d'introduction, avant d'enchaîner sur un ton catégorique: «Il faut extraire le marché des médicaments des mains de l'administration.» En substitution au contrôle de l'administration, Ali Aoun préconise la création d'une agence nationale du médicament. «La création de cet espace, dont la gestion sera confiée à des professionnels du secteur du médicament, permettra une meilleure régulation du marché sous ses aspects qualitatif, quantitatif, prix et distribution», a encore martelé l'orateur. La raison de cette demande découle d'un constat que fait l'orateur sur l'état actuel du marché des médicaments. Sur ce point précis, le P-DG de Saïdal dira qu'il s'agit d'un marché mouvant où le professionnalisme fait défaut. Autrement dit, le contrôle qu'exerce l'administration sur le marché des médicaments s'est avéré caduc. M.Aoun s'est également exprimé sur la privatisation de l'entreprise Saïdal, érigée en groupement depuis 1999 et disposant aujourd'hui de trois filiales de production (Antibioticale, Pharma et Biotic). «Concernant la privatisation, dira M. Aoun, nous avons opté pour la plus élégante des formes, à savoir l'ouverture de notre capital aux partenaires publics ou privés.» Il a expliqué que l'entreprise Saïdal «fait l'objet de deux opérations d'ouverture de son capital. La première a été à hauteur de 20% et la seconde de 15% du capital de Saïdal». «Aujourd'hui, nous sommes arrivés à privatiser 35% de notre capital, ceci veut dire que la présence de notre actionnaire dans le conseil d'administration de Saïdal est indispensable», a indiqué M.Aoun. Concernant la promotion en Algérie, du médicament générique, le P-DG de Saïdal a mis l'accent sur le fait qu'en ce sens, il existe une volonté politique affichée du côté du gouvernement, étant donné, a-t-il souligné que «le générique reste la seule voie pour réduire la facture d'importation des médicaments et les charges de la Caisse nationale de la sécurité sociale». Cependant, insiste M.Aoun, la meilleure manière de promouvoir la consommation du générique dans notre pays réside dans la diversification des sources d'approvisionnement. Au sujet du projet d'insuline, l'orateur dira que ce médicament, à 100% made in Saïdal, sera sur le marché à partir de juin 2005. Le P-DG de Saïdal a indiqué, par ailleurs, que son entreprise s'est dotée de deux feuilles de route. La première, sur le moyen terme (2002-2009) visant un chiffre d'affaires de 8,4 milliards de dinars. La seconde sur le long terme (2002-2011). Celle-ci prévoit un chiffre d'affaires de 10,3 milliards de dinars et une production de quelque 184 millions d'unités de vente. Enfin, M.Aoun a aussi préconisé l'ouverture du capital de Saïdal à hauteur de 50% d'ici à l'horizon 2009.