Habitude ou résignation, les clients semblent ignorer les mouches qui se nourrissent abondamment des restes jonchant les tables. S?alignant de part et d?autre de la rue principale, les cafés maures de la ville attirent bien évidemment les citoyens de tous âges et de tous niveaux. Comment en serait-il autrement dans une ville où il n?existe pratiquement pas d?endroits qui nous donne l?impression de changer d?air, de casser une routine mortelle ? Dès le lever du soleil, les clients affluent vers les trois principaux cafés du centre-ville où beaucoup se donnent un rendez-vous quotidien avant de se rendre à leur travail. Peu après, ce sont les retraités qui prennent place pour des parties de dominos qui peuvent durer des heures. Lieux de rencontres, de loisirs, les cafés sont pourtant d?une saleté navrante ici. Habitude ou résignation, les clients semblent ignorer les mouches qui se nourrissent abondamment des restes jonchant les tables mal ou pas du tout nettoyées, grains de sucre, gouttes de café, miettes de pain... Un peu plus vers l?intérieur, l?air est de plus en plus irrespirable, l?endroit encore plus insalubre. Inutile de vouloir aller aux W.C. ou à la salle de bains : outre que les portes sont toujours fermées par manque d?eau, les odeurs qui s?en dégagent sont tellement repoussantes que l?air en devient presque irrespirable. D?aucuns pourraient se demander ce que font les services d?hygiène dans tout cela ? La réponse semble malheureusement évidente : des enquêtes commodo incommodo qui n?aboutissent jamais, conjuguées à une inertie des pouvoirs publics devenue légendaire et presque normalisée tout comme tend à le devenir l?insalubrité ambiante dans nos villes et villages.