Résultat L'opposant pro-occidental Viktor Iouchtchenko, leader de la «Révolution orange», est le vainqueur assuré de l'élection présidentielle «historique» de dimanche. M. Iouchtchenko a déjà revendiqué sa victoire dans un discours prononcé dans la nuit de dimanche à lundi sur la place de l'Indépendance, place forte des manifestants de la «Révolution orange» ayant poussé à l'invalidation du scrutin frauduleux du 21 novembre, remporté par M. Ianoukovitch. «La première nouvelle : c'est fait», a déclaré M. Iouchtchenko, radieux, dans son quartier général à Kiev, avant de le répéter, quelques minutes plus tard, devant une foule enthousiaste rassemblée dans le centre de Kiev, qu'il a invitée à rester sur place jusqu'à l'annonce officielle de sa victoire. M. Iouchtchenko, un ancien Premier ministre réformateur de 50 ans, détient une avance insurmontable sur son rival pro-russe Viktor Ianoukovitch alors qu'il recueille 53,53% des voix (14,150 millions) contre 42,36% (11,286 millions) pour M. Ianoukovitch, selon les résultats de 92,25% des bureaux de vote, a annoncé lundi matin la Commission électorale centrale. Le taux de participation des 37 millions d'électeurs a atteint 77,22%. «Il nous faut encore défendre cette victoire. Nous devons être toujours ensemble», a déclaré M. Iouchtchenko, acclamé par plusieurs milliers de ses sympathisants. «Nous avons été indépendants pendant 14 ans, maintenant nous sommes libres», a-t-il clamé, aux côtés de son épouse vêtue entièrement en orange, couleur fétiche de sa campagne électorale, et de ses proches collaborateurs, dont certains avaient les cheveux teints en orange. Appelant ses partisans à «consolider la liberté conquise», il a souligné que «le sort futur du pays ne dépendait ni de Moscou, ni de la Pologne, ni de l'Amérique, ni de l'Europe». «L'avenir de l'Ukraine ne dépend que de nous», a-t-il ajouté, avant d'inviter tous les Ukrainiens à «retrousser leurs manches» pour servir leur pays. Cette «Révolution orange», dont l?aboutissement rapproche l?Ukraine de l'Occident et réduit l'emprise de Moscou sur ce pays de l'ex-URSS, est intervenue tout juste un an près la «Révolution de la rose» qui a porté au pouvoir dans l'ex-République soviétique de Géorgie un autre pro-occidental, Mikhaïl Saakachvili.