Images Des rescapés hagards ont décrit des paysages d?«apocalypse» et de «guerre». «C'est comme si Dieu avait déchaîné sa colère contre son peuple», déclarait Ali Haji, un résident de Patong Labu, un village près de Bireuen dans la province indonésienne d?Aceh, qui a été le théâtre, pendant des décennies, de conflits qui l?ont maintenue sous-développée par rapport à la majorité du pays. Des centaines de cadavres sont alignés, ce lundi, à Banda Aceh, ville au nord de la province d'Aceh, sur l'île indonésienne de Sumatra, où le raz de marée a causé des destructions impressionnantes. Ces corps, maculés de sang et de boue, attendent d'être identifiés. Ils ont été regroupés, souvent recouverts d'une bâche en plastique, devant un bâtiment de la Croix-Rouge indonésienne. Au Sri Lanka, un des pays les plus touchés, Varuna Premachandra, 35 ans, regardait la télévision quand des gens se sont mis à courir et à crier : «La mer envahit la terre.» «J'ai vu des maisons et des arbres déracinés et emportés à l'intérieur des terres», a raconté ce cameraman à partir de Paiyagla, à 50 km au sud de Colombo, la capitale. Des scènes similaires se sont répétées en de nombreux endroits. «Tout à coup, cette vague énorme s'est précipitée sur la plage, détruisant tout sur son passage», rapporte Simon Clark, un touriste qui se trouvait sur l'île thaïlandaise de Ngai. «Des gens qui jouaient du tuba se sont retrouvés sur la plage, et des gens qui bronzaient ont été emportés par la mer», poursuit ce photographe de 29 ans. Une touriste portugaise, qui se trouvait en mer, au moment où une série de raz de marée déferlait sur l'île touristique thaïlandaise de Phi Phi, a décrit par téléphone des scènes de destruction et de désarroi. Irina Carvalho passait ses vacances à l'île qui a été touchée vers 11h00 par un raz de marée qui a «complètement balayé l'île précipitant des dizaines de personne dans la mer», a-t-elle dit. Depuis le bateau, «nous nous sommes aperçus qu'une vague avait pénétré sur la terre et revenait vers nous, mais elle a fini par se défaire». "C'était impressionnant on a eu très peur», a-t-elle, par ailleurs, indiqué à la radio privée TSF. «Nous sommes sortis sur le balcon, pour voir quelle journée nous allions avoir, et soudain elle était là, en face de nous, la vague», a raconté, pour sa part, une touriste australienne, Raeshell Tang, à Phuket, une des principales stations touristiques du sud de la Thaïlande. «Des gens étaient accrochés aux arbres, des enfants ont été arrachés des bras de leurs mères, et ensuite, elles aussi ont été emportées par les flots», a témoigné Jack Allen, un touriste britannique qui séjournait, lui aussi, à Phuket. Aux Maldives, un paradis pour touristes de l'océan Indien, Nicola Barton, 33 ans, était venue se reposer. Le tsunami l'en a empêchée. «C'est épouvantable. Il y a des chaises longues qui flottent autour de l'île, des fauteuils de restaurant et du verre partout. On a tous mis des gilets de sauvetage, au cas où ça recommencerait», raconte cette touriste, originaire de Croydon, au sud de Londres. En Inde, des collégiens jouaient au cricket sur la plage quand une vague géante les a entraînés vers la mer sur la côte sud-est du pays. Le quatrième plus grand tsunami du siècle Le tsunami, le raz de marée meurtrier qui a suivi le séisme au large de l'Indonésie est le quatrième plus important tsunami enregistré depuis un siècle, selon le géophysicien et spécialiste français des tsunamis Emile A. Okal qui collabore avec l'observatoire de Hawaï.