Constat La victoire que l?Algérie a remportée sur la malnutrition s?avère finalement provisoire puisque, selon le dernier rapport du Cnes, un recul très significatif a été observé dès le début de l'année écoulée. Il est vrai que le nombre de personnes souffrant de malnutrition est passé de 1,6 million en 1995 à 600 000 en 2003. Pour une population de 32 millions d'habitants, on estime la frange qui vit en deçà du niveau minimal de 2 100 calories-jour à 1,9 % en 2003, alors qu'elle était, il y a à peine 9 ans, de 5,7 %. Ces estimations restent, rappelons-le, très proches de celles publiées par les Nations unies pour le développement (Pnud) dans le cadre d'une enquête menée auprès de plusieurs familles aussi bien rurales qu'urbaines. Toutefois, ces chiffres, assez rassurants, n'ont pas tardé a céder la place, en 2004, à d'autres peu reluisants puisque l'Algérie a été classée au 108e rang mondial pour l'Indice de développement humain (IDH). Selon l'échelle de pauvreté établie par le Pnud, la pauvreté absolue est proclamée lorsque l'individu touche un revenu de moins un dollar par jour. Ce seuil concerne, selon cette même source, plus de 14 % de la population algérienne, soit 4,5 millions de personnes. Il est utile de noter, par ailleurs, que l'analyse de la pauvreté et de la malnutrition en particulier, n'a pas fait l'objet d'étude systématique et précise. La seule étude considérée très fiable par les spécialistes est celle liée au niveau de vie des populations, réalisée conjointement par l?Office national des statistiques (ONS) et la Banque mondiale. L'analyse des résultats fournis par ces recherches a permis de mettre le doigt sur un fait très significatif. Il s'agit du taux de prévalence de la malnutrition en milieu rural largement supérieur à celui constaté en milieu urbain. Le même constat a été soulevé par l?Agence nationale de l?aménagement du territoire en collaboration avec le Pnud révélant que la pauvreté se concentre essentiellement dans près de 177 communes, dont la plupart sont situées à l'intérieur du pays. Ces communes se caractérisent par la faiblesse relative de leur taille (moins de 30 000 habitants), la modicité des ressources financières propres, l?absence de commodités dans les logements, un faible taux de scolarisation, des taux d?analphabétisme et de fécondité élevés.