Décision Le sociologue et militant égypto-américain des droits de l?Homme, Saad Eddine Ibrahim, a annoncé qu'il envisageait de se présenter à la présidentielle égyptienne en mai prochain. «Je veux me présenter à l'élection présidentielle et je vais lancer une campagne pour obtenir l'amendement de la Constitution afin que moi-même et d'autres candidats éventuels puissent s'y présenter», a dit M. Ibrahim. La féministe Nawal Saadaoui et l'homme d'affaires M'Hammed Farid Hassanine ont lancé une pétition pour recueillir un million de signatures, demandant l'amendement de la Constitution en vue de rendre possibles les candidatures multiples à la présidence. La désignation du président de la République en Egypte se fait en deux temps au suffrage indirect, selon les textes en vigueur. L'Assemblée du peuple choisit à la majorité des deux tiers parmi les candidats à la présidentielle, un candidat unique, et soumet ensuite son choix à un référendum populaire. L'opposition égyptienne réclame depuis plusieurs années une réforme de la Constitution permettant l'émergence de plusieurs candidatures, l'élection du Chef de l'Etat au suffrage universel direct et la réduction de ses pouvoirs, actuellement très étendus. Par ailleurs, l'Assemblée du peuple doit se réunir en mai pour désigner le futur candidat à la présidentielle. L'actuel président, Hosni Moubarak, 76 ans, est au pouvoir depuis 23 ans et il devrait briguer un 5e mandat, mais aucune annonce officielle n'a été faite à ce sujet. M. Ibrahim, 65 ans, est président du Centre Ibn Khaldoun d'études sociologiques et politiques, qui invite régulièrement des intellectuels anti-islamistes et des penseurs réformateurs à débattre des problèmes de l'Egypte et du monde arabe. En 2001, il avait été condamné à sept ans de prison, sous les chefs d'accusation d'avoir «terni l'image de l'Egypte» et «reçu illégalement des fonds de l'étranger». Sa condamnation avait suscité les protestations des pays européens et des Etats-Unis et empoisonné les relations entre Le Caire et Washington. La Cour de cassation a finalement acquitté M. Ibrahim. Le sociologue, qui vit au Caire, est encore sous le coup d'une procédure judiciaire intentée par 300 avocats égyptiens qui demandent le retrait de sa nationalité égyptienne.Le 27 décembre, le tribunal criminel du Caire s'est déclaré incompétent pour examiner cette plainte, affirmant que cette mesure relevait de la Compétence du ministre de l'Intérieur.