L?un des grands interprètes de la chanson kabyle, Brahim Izri vient de disparaître, lundi, à l?âge de 51 ans, à Paris, à la suite d?une longue maladie. L?un des meilleurs mélodistes de la musique algérienne, Brahim Izri, qui a adapté San Francisco de Maxime Le Forestier en kabyle, a fait ses premiers pas artistiques aux côtés de Idir en l?accompagnant à la guitare sur le standard Avava Inouva, et plus tard en guest-star en posant sa voix à l?unisson avec Maxime Le Forestier, Idir, Karim Zyad sur le titre Tizi Ouzou dans l?album Identités de Idir. Natif de Beni Yenni (Tizi Ouzou) en 1953, Brahim Izri, fera ses classes parmi des formations comme Issoulas ou Igoudar. Plus tard, en 1976, il s?exilera à Paris, et côtoiera Arezki Baroudi et d?autres chanteurs de la diaspora algérienne. Après quatre années de mise à contribution par Idir, il prendra son envol en se frayant un chemin sûr (le sien) dans le champ musical national. Brahim Izri se distingue par des textes d?une grande teneur sémantique sur la question identitaire amazighe, et sur un militantisme pour les causes justes, nobles et aux vertus universelles. Brahim Izri était un artiste, mais aussi un homme d?engagement à travers sa musique. Il militait pour les libertés et le droit des hommes, notamment celui des femmes. Enfin, il nous restera de Brahim Izri le souvenir d?un homme digne et fidèle à sa culture, à ses amis. Sa musique tenait à la fois du bonheur, de la jubilation esthétique et de la finesse d?esprit. Un hommage devait lui être rendu, hier, à Paris, par la radio maghrébine Beur FM, en présence de Ferhat M?henni, Takfarinas ou encore le compositeur Farid Aoumeur. Le rapatriement de la dépouille mortelle aura lieu vendredi et l?enterrement se fera le lendemain, samedi, dans son village natal.