Les directeurs des OPGI doivent chercher eux-mêmes auprès des banques les moyens de financer la réalisation de logements. Condition sine qua non pour «mettre la main à la pâte» du programme de l?AADL. Le recours aux banques s?impose d?autant plus que le taux national de recouvrement des loyers n?excède guère 35%. Les Opgi viendront expressément au secours de l?Aadl, mais à une condition : «Si vous arrivez à convaincre les banquiers de financer les logements, vous n?aurez qu?à les lancer», a signifié Nadir Hamimid, ministre de l?Habitat, à l?adresse des directeurs des Opgi, réunis, hier, autour du grand chantier d?un million de logements qui devra coûter pas mois de 555 milliards de dinars. Ayant suscité un véritable engouement depuis son lancement en 2001, le programme de la location-vente devait se heurter par la suite à deux accrocs de taille : l?indisponibilité des assiettes, surtout dans les villes du Nord, et la «parcimonie» des banques qui se sont montrées plutôt réticentes à financer ces chantiers trop coûteux, ont-elles estimé. Si le premier accroc tend à être résolu par le «déplacement» de certains chantiers dans quelques zones éloignées où d?immenses parcelles de terrain ont été repérées, le second, en revanche, reste tributaire de «l?esprit coopératif» des banques qui, en tout état de cause, refusent de financer des projets souvent renvoyés aux calendes grecques. Pour aplanir ce problème récurrent, il est donc recommandé aux Opgi d?avoir une force de persuasion à l?égard des banquiers, seule alternative pour «mettre la main à la pâte» et régler un épineux problème d?argent pour des organismes actuellement très peu rentables. En effet, les Opgi, principaux gérants du parc immobilier national, ne carburent pas à plein régime compte tenu du fait que 65% des occupants ne paient pas leur loyer ! Le taux de recouvrement des loyers à l?échelle nationale étant estimé actuellement à seulement 35%. Un immense trou que les 111 milliards du crédit budgétaire annuellement ne peuvent combler à eux seuls. A cette grande érosion, le département de Hamimid veut répliquer fort. Il compte, en effet, introduire ? et ce n?est pas une nouveauté ? «des mises en demeure» auprès des locataires qui ont les moyens et qui s'abstiennent de payer leur loyer avant de saisir la justice», a-t-on averti au ministère. Selon le premier responsable du secteur de l?Habitat, l?option du recours aux banques reste la piste la plus avantageuse. M. Hamimid a assuré ces responsables que les mêmes avantages accordés à la Cnep leur seront octroyés pour la construction de logements. Il citera en particulier «la bonification des taux d'intérêt, la prise en charge des voiries et réseaux divers et l'abattement de 80% des prix des assiettes foncières». Selon des chiffres établis par le ministère de l'Habitat, 95 844 logements ont été inscrits en 2004, mais 80 800 seulement ont été réceptionnés, soit une progression de 20% par rapport à 2003, qui a vu la réception de 74 000 unités. Quant à l'assiette foncière mobilisée pour la réalisation de ce programme, M. Hamimid a affirmé qu'elle est estimée à 94 000 ha qui, à raison d'une densité brute de 30 logements par hectare, permettent la réalisation de plus de 2,8 millions de logements, selon ses calculs.