Résumé de la 3e partie A Carthage, le jeune Apulée continue la formation qu'il a commencée à Madaure. Mais déjà, il rêve d'aller plus loin... La Grèce... Il rêve de s'y rendre depuis longtemps. Même si le pays d'Homère est entré, depuis plusieurs siècles dans le déclin économique, il reste, notamment Athènes, le centre intellectuel et philosophique du monde antique. ll s'embarque pour l'Attique et, plein d'enthousiasme, il arrive à Athènes. Tout comme Carthage l'Africaine, Athènes est aux mains des Romains et ce, depuis 168 avant J.-C. Au premier siècle de l'ère chrétienne, elle réussit quelque peu à s'affirmer et même à rejeter la domination étrangère. En 86 Sylla la prend et la pille, embarquant sur des bateaux ses richesses artistiques. Mais en même temps qu'elle est vaincue, la cité conquiert ses vainqueurs. C'est à Athènes que le grand Cicéron, l'un des modèles d'Apulée, étudie la rhétorique auprès de Démétrios le Syrien et la philosophie auprès de Philon de Larissa. C'est là aussi, avec son ami Atticus, qu?il s'initie aux mystères d'Eleusis. Sur la terre d'Homère, il se fait des amis, notamment un. On l?initie aussi aux mystères des dieux. L'ami, dont il est question, n'est ni Grec ni Romain, mais Africain comme lui. Pontianus d'Oea ? c'est-à-dire de l'actuelle Tripoli de Libye ? est venu, comme lui, en Grèce pour chercher la connaissance et la vérité. lls vont les recueillir, tous les deux, auprès d'un disciple de Gaios, le plus grand philosophe platonicien du début du deuxième siècle de l'ère chrétienne. Cette philosophie, basée sur le réalisme des idées et la dualité de l?âme et du corps, va influencer notre auteur, notamment dans ses ouvrages de philosophie. Mais on n'en est pas encore là et Apulée n?est pas seulement attiré par la philosophie grecque, il est passionné par sa religion qu'il va sérieusement étudier et dont il imprégnera son ?uvre. Comme Cicéron jadis, le jeune homme de Madauros (M'daourouch), se rend à Eleusis, à une trentaine de kilomètres d'Athènes. C'est là, selon la légende, que Déméter, à la recherche de sa fille Koré enlevée par Pluton, a été reçue par le roi Kéléos : en reconnaissance, la déesse a accordé à l'Attique la connaissance des mystères, c'est-à-dire des doctrines secrètes,réservées aux initiés. Apulée et son ami Pontianus, se font donc initier aux mystères d'Eleusis. Il ne s'agissait pas d'une conversion à une religion, mais d'une initiation, faite de rites et de «révélations mystiques» faites dans le temple. Les initiés n'avaient pas le droit de parler de ce qu'ils avaient vu ou entendu, et Apulée ne contrevint pas à la règle. Mais il nous garde dans ses Métamorphoses des pages pleines d'évocations et d'émotion qui montrent combien l'expérience d'Eleusis l'a marqué. Après cela, il se rend dans d'autres contrées de l'Empire romain d'Orient. On ignore s'il s?est rendu en Egypte mais on sait qu'il était fasciné par le pays des Pharaons et sa religion. Sur la plage de Cenchrées, non loin de Corinthe, on l?initie au culte d'Isis, la grande déesse du panthéon égyptien, dont le culte, il est vrai, s'était répandu, à l'époque romaine, dans tout le bassin méditerranéen. En 71 de l'ère chrétienne, son cuIte apparaît même sur les monnaies impériales. Fasciné par les mystères de la déesse, Apulée va même devenir prêtre de son culte, tout comme Lucius, le héros des Métamorphoses. (à suivre...)