Résumé de la 2e partie Barmeul Lucien est en mauvaise posture. En 1935, quelqu?un a usurpé l?identité du cordonnier pour se soustraire à la police. Comme cette «nouvelle» laisse le cordonnier de marbre, le capitaine insiste : «Il l'a épousée légalement ! ? Et alors ! C'était son droit, dit Barmeul. ? Non, justement ! Car il l'a épousée sous votre nom, c'est inscrit sur le registre de l'état civil. Donc aujourd'hui, aux yeux de la loi, Suzanne Barmeul, née Vindard, se trouve être votre épouse légale et perçoit indûment, sous votre nom, des allocations depuis cinq mois.» A ces mots, l'irascible cordonnier explose : «Comment ! Mais c'est le délire ! Non seulement je fais cinq mois de cabane pour un criminel que l'armée n'est pas fichue de démasquer, mais en plus je serais responsable d'une femme que je n'ai pas épousée ? Eh... Oh ? Vous allez m'en faire avaler combien comme ça, des couleuvres ?» Le capitaine a beau tenter de lui expliquer que, bien entendu, il est possible d'annuler ce mariage, et qu'une rectification sur le registre d'état civil est possible, Barmeul Lucien vide son sac. Malgré de successifs rappels à l'ordre, il traîne à nouveau les militaires dans la boue, les expédie moralement dans des lieux incompatibles avec la dignité nationale et, au comble de la colère, envoie un encrier à la tête du capitaine. Voilà pourquoi, en juin 40, l'avance allemande surprend Barmeul Lucien dans la prison de Chalon et la raison pour laquelle il se retrouve, sans avoir fait la guerre, prisonnier en Allemagne. C'est là qu'il reçoit une longue lettre de Suzanne Vindard (l'épouse de Flambard Victor, alias Barmeul). Ledit Flambard a été tué devant Agondange. Elle est veuve et lui demande pardon des dommages qu'a pu lui occasionner feu son faux mari. Elle n'était pas au courant de sa vie passée, et pour réparer, elle s'engage à envoyer au prisonnier un colis tous les quinze jours. Barmeul est coléreux mais bonne pâte, et c'est un tendre. Recevoir des colis ne se refuse pas non plus, alors quelques semaines après son arrivée au stalag, le cordonnier a de quoi améliorer l'ordinaire et régaler les copains. Une lettre accompagne parfois le colis, et le prisonnier y répond. On échange des photos et Suzanne avoue qu'elle attend un bébé. Barmeul, qui a raconté son incroyable histoire aux camarades, en est presque fier. Il parle de «sa petite femme», de son «fiston», et il est vrai qu'il n'a pas tout à fait tort. Car rien n'a encore été effacé sur le registre d'état civil. Et lorsque la petite file vient au monde, elle est tout naturellement inscrite sous la paternité de Barmeul Lucien, qui se retrouve papa. Lorsque quatre ans plus tard, le cordonnier revient en France, Mme Suzanne Barmeul attend donc son mari avec leur petite Françoise. Quoi de plus normal? Ils furent heureux, certes, mais les complications administratives ne manquèrent pas d'entretenir les colères du cordonnier, car il fallut d'abord ressusciter Barmeul Lucien, tué devant Agondange, pour ensuite annuler son faux mariage avec Suzanne Vindard. La remarier avec feu son véritable époux Flambard Victor, dont elle avait eu une fille et en faire une veuve authentique, pour enfin la marier avec Lucien Barmeul qui, lui, reconnaissait l'enfant. Par amour, et sans aucune logique. Il en fallut des papiers, des colères et de la patience. Colères du cordonnier, patience des fonctionnaires bien sûr. A chacun son métier !