Résumé de la 2e partie Les Crimpton sont malades d?angoisse. Sur le ventre de leur bébé est posé un scorpion et, perché sur son oreiller, un chat le guettant. Comment faire disparaître le scorpion sans qu'il pique l'enfant ? Comment le saisir, avec quoi ? Avec ce chat qui a l'air de vouloir s'amuser. Qui guette son adversaire en remuant la queue. S'il saute sur le scorpion, c'est un désastre. La bête va piquer, se défendre, l'enfant va se réveiller... Elisabeth est au bord de la crise de nerfs, elle n'en peut plus. Edouard marmonne des mots sans suite. Il répète comme si la solution était là : «Du calme, du calme, du calme, du calme.» En réalité, il a complètement perdu pied. Et transpire comme il n'a jamais transpiré. Puis Elisabeth veut tout à coup se jeter sur son fils et il doit la retenir de force. Il ne faut pas bouger, surtout ne pas bouger. Elisabeth supplie son mari : «Fais quelque chose Edouard... Je t'en prie...» Alors Edouard rassemble péniblement ses idées et cherche la solution : «Peut-être vaudrait-il mieux attraper le chat dans un premier temps pour éviter que le scorpion ne devienne méchant, ou que l'enfant se réveille. Mais pourquoi ne s'en va-t-il pas, ce maudit chat ?» Edouard l'étranglerait avec bonheur. L'animal stupide est en train de jouer avec la vie de son fils ! De son fils à lui, qui déteste les chats. C'est le comble de l'absurde. Puis Edouard se décide et avance. Il va tenter de saisir le chat par la peau du cou, d'un seul geste. Il fait un pas, deux, observant toujours le scorpion, immobile, et le chat, immobile. Soudain, Edouard s'arrête, pétrifié, souffle retenu : le chat vient d'arrondir son dos, il a baissé les oreilles d'un air fâché, une de ses pattes s'est levée. Il avance sur l'oreiller, il passe délicatement sur l'épaule du bébé, et s'assoit sur son derrière en plein sur la petite poitrine au souffle paisible. Le voilà maintenant qui s'aplatit, ses yeux verts observant avec attention l'affreuse bête en face de lui, dont le corps se balance légèrement comme pour une attaque. Il semble que les deux bêtes s'affrontent l'espace de quelques secondes... James Crimpton Junior dort toujours. La queue du chat lui chatouille la tempe, mais il dort. Edouard crierait de terreur s'il le pouvait. Derrière lui, il entend Elisabeth gémir : «Fais quelque chose, fais quelque chose...» Elle ne sait que répéter ces trois mots. Mais il n'a pas le temps de faire quelque chose, et peut être cela vaut-il mieux. Car le chat se redresse sur ses pattes arrière, comme pour faire le beau, détend sa patte avant droite, comme un ressort, et tac ! D'une chiquenaude, envoie valser le scorpion à un mètre par-dessus le berceau. Sans bruit, comme ça, pour jouer. Elisabeth s'est précipitée sur son fils, qui n'a rien. Edouard s'est précipité sur le scorpion, qui a payé à coups de chaussure. Edouard l'aurait écrasé plutôt mille fois qu'une... Un million de millions de fois... Puis il s'est calmé. Il s'est retourné et il a vu le chat, en boule, tout noir sur le berceau blanc, qui s'endormait tranquillement du sommeil du juste. Un saint homme de chat.