Rétrospective Le Forum des images, à Paris, présente, du 2 février au 30 avril, un programme intitulé «Colonies», à travers lequel il retrace un long récit. Avec plus de 150 films, de nombreuses rencontres et une série de débats, ce cycle interroge l'imaginaire colonial en explorant tous les genres de films, des images d'archives au documentaire, de la publicité à la fiction. Ouvert aux cinématographes des cinq continents et fortement enraciné dans le cinéma européen et américain, le programme de «Colonies» permet de confronter les points de vue idéologiques et historiques. La manifestation s'ouvrira sur une sélection de films qui définissent les contours d'un imaginaire colonial qui va de l'âge d'or des empires, avec Pépé le Moko et les films de l'entre-deux-guerres, au monde en déshérence dépeint par Marguerite Duras dans India Song. Le cinéma occidental, de Out of Africa à Raja, décline une image d'Epinal avec une variation de points de vue, nostalgique dans le cas d'Indochine, ou distancié dans le cas de Coup de torchon. Du 9 au 16 février, le cycle sera consacré au thème de la conquête et à des figures récurrentes telles que celle du soldat avec Aguirre, la colère de Dieu, du pionnier avec La Piste des géants, de l'explorateur avec Aux sources du Nil et du missionnaire avec Mission. Du 23 au 27 février, le Forum réunit plusieurs fonds d'archives cinématographiques européens. Comme dans les autres arts, les images de l'indigène au cinéma accumulent les poncifs. C'est le cinéma ethnographique,de Flaherty (Tabou) à Jean Rouch (Sigui), qui donne très tôt une représentation plus juste des peuples et des cultures indigènes. Du 9 au 20 mars, «Colonies» réunira les films qui donnent une vision fascinante des espaces traversés et conquis par les colons, comme le désert enivrant et meurtrier de La Patrouille perdue ou la jungle virginale et sournoise de Tarzan. Du 23 mars au 3 avril, les films au programme illustrent la rencontre souvent violente entre les peuples européens et non européens, avec la guerre pour issue : Les 55 jours de Pékin, Gandhi, La Controverse de Valladolid... Du 13 au 17 avril, «Colonies» s'intéressera aux différentes mises en scène du métissage. Prétexte à illustrer une certaine idée de l'exotisme, le personnage du métis peut aussi apparaître comme vivant le drame de son identité impure (La Prisonnière du désert). à l'inverse de John Ford, le Français Jacques Rozier en fait un personnage positif et libéré, qui met en question les valeurs de la société qui l'entoure (Maine Océan).