Résumé de la 1re partie Eté 1940. Simon, 12 ans, habite Paris. Il a été envoyé à la campagne pour être à l?abri des bombes. L'homme a l'air étonné. Alors, Simon montre son cartable avec ses provisions, tire son lapin par les oreilles pour le faire admirer et dit : «C'est vrai, monsieur, j'ai pris de quoi manger, je veux aller dans le maquis. Ma mère est morte et mon père aussi. Il faut que je serve à quelque chose.» Et comme l'homme ne dit toujours rien, Simon demande, inquiet : «Vous croyez qu'ils ne voudront pas ?» Alors, l'homme s'assoit pour discuter. Il veut savoir si quelqu'un a dit à Simon où se trouvait le maquis. «Non, répond Simon, puisque je le cherche !» Car on dit seulement au village qu'ils sont dans la forêt. Simon a-t-il dit à quelqu'un ce qu'il allait faire ? «Non», puisqu'il a gardé le papier dans sa poche. Il le montre, tout froissé. Alors l'homme dit : «T'es un peu jeune, mon gars, mais j'ai pas le c?ur à te renvoyer. Viens avec moi, on discutera de tout ça avec les autres. Peut-être qu'on te trouvera quelque chose à faire, mais je te préviens, on pourra pas te garder avec nous, c'est trop dangereux pour un gamin.» «Mais si, répond Simon, vous pouvez me garder. Je sais très bien tirer au fusil, mon père m'avait appris quand j'étais petit.» Onze heures tintent à un clocher lointain. L'homme, qui s'appelle Louis, et le petit Simon s'en vont tous deux faire un kilomètre jusqu'à une clairière où Louis a caché une voiture. Sous le siège, une mitraillette. Simon s'assoit, tout fier, son lapin sur les genoux, et les voilà partis. Le quartier général, c'est une maison forestière en ruine, que Louis atteint par une piste si pleine de trous que Simon s'est cogné dix fois au pare-brise en deux kilomètres. Louis rapporte du ravitaillement, Simon aussi avec son lapin. Il s'attendait à un autre accueil que la panique qu'il découvre. Une dizaine d'hommes leur crient de se dépêcher et de filer. Tout le monde s'en va dans la pagaille. Un éclaireur a prévenu le groupe qu'un détachement d'Allemands arrivait par le nord. Il y a deux jours, ils ont fait sauter une voie et on les a repérés, ou dénoncés, peu importe. Il faut faire vite. Louis a eu de la chance ; un peu plus, il n?aurait trouvé que les Allemands car il est en retard ! Simon regarde les hommes, sales et barbus, traînant des armes hétéroclites, se donner des consignes. Trois s'en vont par un chemin, quatre par un autre, ils se retrouveront chez Gudule, disent-ils... Les autres s'engouffrent dans la vieille voiture, à trois, et l'un deux s'étonne enfin d'y trouver un gosse, un lapin et un cartable. Louis fait grincer ses vitesses, recule et fonce dans les ornières, en expliquant tant bien que mal la présence de Simon. L'un des hommes, qui a l'air d'être le chef, dit alors à Simon : «Ecoute-moi, toi, on va te lâcher sur la route, et tu vas rentrer chez toi, compris ?» Simon a la gorge serrée. Il n'a pas de chance. Louis comprend bien ce qu'il ressent. Il lui tape sur l'épaule en lui disant : «S'il y a un pépin d'ici là, tu fais comme nous et surtout tu ne lâches pas cette mitraillette. Elle est précieuse.» (à suivre...)