Résumé de la 2e partie Simon rencontre un résistant à qui il demande de l?aider à rejoindre le maquis. Alors, Simon se sent réconforté. Il tend une main timide vers la crosse, pose un doigt dessus et jette un sourire courageux à Louis. La voiture cahote une dizaine de kilomètres dans le bois, avant d'arriver à la limite des arbres. Simon ne sait pas du tout où il est. Il voit une haie, un petit chemin, un champ et une route plus loin. Louis a arrêté la voiture et jette un ?il sur le chemin, avant d'annoncer : «On y va, je prends la route jusqu'au carrefour du petit pont et on file par le champ des Maillant, jusqu'au vieux moulin.» Puis il s'adresse à Simon : «Je te laisserai au carrefour, on se retrouvera un de ces jours, gamin.» La voiture bondit, s'engage sur la route et Simon fait comme les autres. Il s'aplatit au fond du véhicule. Au bout de 500 mètres à peine, il entend Louis pousser un juron retentissant ! Coup de frein brutal, dérapage, demi-tour et course folle en sens inverse, car ils aillaient droit sur un convoi d'Allemands ! Louis fonce vers le bois à nouveau, car il n'y a pas d'autre issue. Simon, blanc de peur, voit une voiture foncer derrière eux. Le chef hurle à Louis d'abandonner l'auto et de filer à pied. Personne ne pense plus à Simon, et Simon, lui, se sent tout à coup intégré au groupe. Il fera comme les autres, d'ailleurs, Louis l'a dit. Alors, comme les autres, il jaillit de la voiture et court entre les arbres. Il n'a pas oublié la mitraillette et la donne à Louis qui court derrière lui. Ils entendent les hurlements de leurs poursuivants. Simon court encore quand il entend les premières rafales. Il se retourne, ne voit plus Louis, s'accroche à un arbre, et tout va très vite. Il entend Louis crier de quelque part : «Couche-toi, gamin !» Mais Simon n'a pas le temps d'obéir. Il voit Louis tomber à gauche, derrière un arbre, à dix pas devant lui, et la mitraillette rouler dans la boue et les feuilles. Il comprend que Louis est mort. Alors il bondit, attrape la mitraillette au vol et s'aplatit près du corps. Il voudrait tirer, mais dans sa précipitation, il perd du temps à comprendre comment marche cette chose. Il entend tirer, puis crier, en français. On galope dans le bois. Simon comprend que les Allemands ont perdu momentanément les autres, mais que, en revanche, ils foncent vers lui. C'est donc à lui de protéger les autres. Et cette cochonnerie de mitraillette va marcher ou il ne s'appelle plus Simon ! Simon se redresse, il est debout, il voit les uniformes verts devant lui. Quatre au moins, dont un à casquette. Et il tire, au jugé, s'adossant à un arbre, mais tire, tire, sans s'arrêter. Il n'entend plus rien que l'énorme crépitement qui résonne dans la forêt, qui le secoue, lui pique le nez et les yeux. Il tire jusqu'au bout du chargeur avant de s'effondrer. Il n'a pas vu ses camarades l'entourer. Il ne les a pas vu prendre Louis sur le dos et le ramener, blessé, à la voiture, en même temps que lui. Il ne pouvait pas. Une rafale l'avait fauché en pleine poitrine et le petit lapin aussi était mort sous son pull-over. La seule perte du petit groupe Gudule, ce jour de février 1944, s'appelait donc Simon Colas, quatorze ans. Il avait fait sa guerre en une matinée. Et midi sonnait au clocher d'un lointain village.