Résumé de la 3e partie Le grand-père remplace les parents auprès de Simon. Une fois grand, ce dernier se fait un devoir de s?occuper du grand-père qui a vieilli. Les choses que demande le grand-père sont simples. Il est ravi d'avoir une femme à la maison, cela mettra de la gaieté. A condition qu'elle y reste, et qu'elle le soigne. Comme ça, Simon pourra travailler tranquille. Rose ne dit pas non. C'est une brave femme. Le grand-père est sympathique, et Simon lui en a dit tant de bien. De plus, elle ne regrettera pas la blanchisserie. Repasser des chemises à longueur de journée dans la vapeur étouffante n'a rien d'excitant. Rose épouse donc Simon. Le grand-père assiste au mariage, et fait la connaissance des parents de la jeune fille. Il leur déclare : «Mon petit-fils est un trésor d'affection. Il est tout pour moi, et je suis tout pour lui, nous ne nous quitterons jamais. Votre fille a de la chance !» Au début, Rose subit, elle aussi, l'affectueuse tyrannie du grand-père. Ravi d'avoir de nouvelles oreilles, le vieil homme raconte sa vie, la guerre qu?il est allé faire en France, son temps de prisonnier en Allemagne, sa blessure, le retour au pays, sa femme, son fils qui est un sagouin, et son petit-fils, son petit Simon, la prunelle de ses yeux... Rose écoute. Puis Rose n'écoute plus. Les journées sont longues. Simon part le matin et ne rentre que le soir. Elle, pendant ce temps, doit s'occuper du grand-père. Il faut le laver. Ce n'est pas très agréable, quand on a vingt ans, de laver un grand-père qui n'est pas le sien. Il faut le faire manger, le promener et, lorsqu?enfin le soir Simon arrive, il faut attendre. Attendre que Simon ait raconté sa journée au grand-père. Attendre qu'ils aient philosophé tous les deux en fumant leur pipe au clair de lune, attendre que le grand-père dise en ronchonnant : «Bon, eh bien, je vais me coucher. Je vous laisse, les amoureux ...» Il les laisse sans les laisser, d'ailleurs. Rose s'en est aperçue. Il écoute, à travers la cloison, ce qui se trame dans leur chambre. L'intimité est difficile. Le vieux ne s'en cache pas : parfois, le matin au petit déjeuner, il prend un air faussement égrillard : «Alors fiston ça va ? T'as bien dormi ? Te laisse pas faire hein ? Les femmes tu sais, ça vous mangerait le sang !» Au fond, c'est insupportable. Rose, qui n'est guère combattante pourtant, a le courage de dire un jour à Simon : «Si on habitait ailleurs ? Tu ne crois pas que ce serait mieux ? ? Pas question ! Je n'abandonnerai jamais grand-père... ? Mais tu ne l?abandonneras pas ! Seulement, tu comprends, c?est pas facile pour moi, je m'en occupe sans arrêt... ? Je l'ai fait avant toi, et si ça ne te plaît pas, je le referai, je ne t'oblige à rien !» Si, il l?oblige. Bien sûr. Il est difficile de refuser quand on a le bon c?ur de Rose et sa gentillesse. Refuser d?aider un vieillard qui l?accueille dans sa maison ? Elle aurait l?air de quoi ? La bonté des autres a parfois ce mauvais côté : la reconnaissance obligatoire. Rose fait donc les choses par reconnaissance. Et puis, au bout de deux ans de ce mariage insolite, la situation éclate. Pour une bêtise d'ailleurs, un geste finalement anodin... Le grand-père vient de prendre le menton de Rose en plaisantant. Elle se force déjà à lui donner des soins, alors au moins, qu'il ne la touche pas ! «Qu'est-ce que tu as ? Tu me prends pour un vieux sadique ? ? Mais non... Je n?aime pas ça, c'est tout ! ? Alors je n?ai pas le droit de te prendre le menton ? Qu'est-ce que tu imagines ? ? Mais rien... rien... ? Oh ! si. J'ai compris...» (à suivre...)