Résumé de la 2e partie Après sa naissance, Abdelmoumène est encore l?objet de miracles ; tout indique qu?il sera un grand homme? Comme tous les jeunes hommes ambitieux de l?époque, Abdelmoumène rêvait de se rendre en Orient pour poursuivre ses études. Mais il hésitait ; peut-être aussi que ses parents ne voulaient pas qu?il accomplisse, à cause de sa jeunesse, le voyage. Il faut dire que celui-ci, jusqu?en Orient, était très long et que les routes n?étaient pas sûres. Mais voilà qu?un jour, l?oncle paternel de Abdelmoumène, Ya?lu, projette de se rendre en Orient ou dans quelques régions de l?est du Maghreb. Le jeune homme lui propose aussitôt de l?accompagner. «Il faudra demander l?autorisation.» Voilà donc l?oncle et le neveu sur la route. Ils procèdent par étapes, s?arrêtant dans les villes pour se restaurer et se reposer. C?est ainsi qu?ils passent dans la Mitidja où un savant en sciences religieuses leur donne l?hospitalité. Ce savant, Abû Zakaria, met sa demeure à leur disposition et les deux hommes, épuisés, passent, là, quelques jours. Ils bénéficient aussi de la sollicitude des frères Sanhadj. Un soir, alors qu?il dormait chez son hôte, Abdelmoumène fait un rêve qui va l?impressionner. Il se voit au milieu d?une foule, tenant sur ses genoux un grand plat de nourriture : chacune des personnes présentes passait devant lui et mangeait du plat. A son réveil, le jeune homme raconte à son oncle son rêve. «Ne le raconte à personne, dit l?oncle, j?ai peur que l?on te fasse du mal.» D?ailleurs, l?oncle, soupçonneux, ne veut plus rester dans le village. Le jour même, il décide de repartir. Ils font un long chemin avant de s?arrêter dans la tribu des Aït Zaldawin, dans la Kabylie orientale. La nuit même, Abdelmoumène fait un autre rêve. Il se voit de nouveau nourrissant une foule, mais cette fois, il porte le plat sur la tête. «Que signifient donc ce rêve et le précédent, mon oncle ?, demande le jeune homme. ? Dieu seul le sait, dit l?oncle, mais nous ne devons pas nous attarder longtemps ici !» Ils repartent de nouveau. Au bout de quelques jours, ils arrivent à Béjaïa, qui est alors la capitale du royaume hammadite. C?est une ville prospère, pleine de savants et de faqihs, c?est-à-dire des érudits versés dans le droit et les sciences religieuses. Les deux hommes se rendent à la mosquée pour la prière. C?est alors qu?ils entendent les gens dire : «Allons tous chez le faqih !» Abdelmoumène et son oncle sont étonnés de voir les gens se lever et quitter la mosquée. Ils interrogent quelqu?un : «Qui est donc ce faqih chez qui les gens sont pressés de se rendre ? ? C?est un homme qui vient du Sous, on l?appelle le Sussi ! ? Et qu?a-t-il donc de si particulier, ce Sussi ? ? Il parle comme jamais personne n?a parlé ! C?est le plus grand savant de l?Orient et de l?Occident ! ? Mon oncle, dit le jeune homme, nous devons nous rendre auprès de cet homme !» (à suivre...)