Insuffisance «Le taux de pénétration de l?assurance en Algérie est très faible, il est de 0,5%, pour 1,5% dans les pays voisins, le Maroc et la Tunisie.» C?est ce qu?a déclaré le secrétaire permanent du Conseil national des assurances lors de son passage, hier, au Forum de la télévision. Abdelmadjid Messaoudi a justifié ce retard par la terreur qu?a vécue l?Algérie durant plus d?une dizaine d?années. «Avant 1989, les entreprises publiques étaient rentables et puissantes, le terrorisme les a détruites, il n?y avait plus lieu de les assurer», a-t-il expliqué. «Le monopole de l?assurance par l?Etat, dans les années 1980 et 1990, et qui était comme un système d?approvisionnement pour ses caisses, a aussi affaibli le taux d?assurance des biens chez les Algériens», a-t-il ajouté. L?autre raison, importante celle-là aussi, est le fait que «l?assurance s?exerce à titre privé et l?Etat n?a pas l?autorité d?obliger les assurances», a dit le secrétaire permanent du Conseil national des assurances. Les bijoux et les maisons sont les biens les plus assurés en Algérie, mais le taux de leur assurance est toujours très faible, 80 à 90% des assurances en Algérie sont consacrés à l?assurance automobile.«Cette branche d?assurance évolue en fonction de l?évolution du parc automobile (effectif et valeurs), du tarif et de la qualité de service.» Cependant, «cette branche connaît des tendances régressives liées à la désaffection vis-à-vis de l?assurance en contexte de relâchement des contrôles. La situation de déséquilibre financier actuel de la branche concourt à aggraver les pratiques de rétention des indemnisations, dégradant ainsi la qualité de service. Le cercle vicieux étant enclenché, il tend à compromettre le potentiel de croissance», a reconnu M. Messaoudi. Par ailleurs et pour ce qui est des catastrophes naturelles, il y a lieu de signaler que cinq décrets exécutifs viennent d?être publiés au Journal officiel, et ce, en application de l?ordonnance 03-12 du 26 août 2003. Le premier décret (n° 04-268 du 29 août 2004) porte identification des événements naturels couverts par l?obligation d?assurance des effets des catastrophes naturelles et fixe les modalités d?élaboration de l?état des catastrophes naturelles. Quatre événements naturels sont couverts par l?obligation d?assurance : les tremblements de terre, les inondations et les coulées de boue, les tempêtes et les vents violents et les mouvements de terrain. Le deuxième décret (n° 04-269 du 29 août 2004) précise les modalités de détermination des tarifs des franchises et fixe les limites de couverture des effets des catastrophes naturelles. Les tarifs sont constitués de taux de prime déterminés par des paramètres de mesure de l?exposition aux risques : en ce qui concerne les biens immobiles, ils sont couverts à hauteur de 80%. Pour les installations industrielles et/ou commerciales, elles sont couvertes à concurrence de 50%, les bâtiments sont estimés à la valeur de leur reconstruction, les équipements à la valeur de leur remplacement et les marchandises à leur valeur vénale. Le troisième décret (n°04-270 du 29 août 2004) définit les clauses types à insérer dans les contrats d?assurance des effets de catastrophes naturelles. 7 clauses sont prévues : l?objet de la garantie, son étendue, sa mise en jeu, la franchise, les obligations de l?assuré, celles de l?assureur et la contre-expertise. Le quatrième décret (n°04-271 du 29 août 2004) est relatif aux conditions d?octroi et de mise en ?uvre de la garantie de l'Etat dans le cadre des opérations de réassurance des risques résultant des catastrophes naturelles. Cette garantie est octroyée à la CCR. Le cinquième décret (n°04-272 du 29 août 2004) relatif aux engagements techniques nés de l?assurance des effets des catastrophes naturelles, impose, aux compagnies d?assurance pratiquant cette assurance obligatoire, la construction d?une provision technique déductible appelée provision pour risque catastrophique représentée à l?actif de leur bilan pour les valeurs d?Etat, à savoir bons du Trésor et obligations émises par l?Etat ou bénéficiant de sa garantie.