Le secteur national des assurances est loin d'avoir le rendement souhaité. La libéralisation de ce secteur enclenchée depuis maintenant dix ans (1995) - bien qu'elle a augmenté le nombre des intervenants et des acteurs sur le marché- n'a pas pour autant profité à la société. Un constat d'échec que reconnaissent sans gêne les responsables de ce secteur. « Nous avons constaté tout au long des cinq dernières années une croissance positive estimée à 13% l'an. Mais il faut souligner que cette croissance du secteur de l'assurance est accompagnée par une profitabilité de plus en plus faible », a reconnu, hier, le directeur des assurances au ministères des Finances, Mohamed Sbaâ, dans son exposé à l'occasion du IVe Forum des assurances qui se tient à l'hôtel El Aurassi. Le taux de rémunération du marché, a-t-il relevé, « est passé de 12% en 2000 à seulement 4% aujourd'hui. Et les assurances-personnes ont représenté sur les cinq dernières années pas plus de 5% contre 95% pour les assurances-dommages ». Le même constat est dressé par le secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA), Abdelmadjid Messaoudi, qui a estimé, pour sa part, que le secteur est arrivé après dix ans d'activité à une situation « d'essoufflement » caractérisée, notamment, par une faible pénétration et une stagnation d'offres (mises sur le marché des mêmes produits génériques). Une situation qui a amené les pouvoirs publics à revoir leurs copies en matière de supervision et de régulation du secteur à travers l'élaboration d'une nouvelle loi sur les assurances, en l'occurrence l'ordonnance 95-07 qui devra atterrir à l'APN dès le 8 décembre prochain. Cette nouvelle loi qui annonce une importante réforme dans le secteur des assurances vise, d'après M. Sbaâ, « la stimulation de l'activité, qui reste au-dessous du potentiel national, sans oublier l'amélioration de la gouvernance et de la sécurité financière des sociétés d'assurance et de la réorganisation de la supervision ». Cette dernière accuse actuellement, souligne le conférencier, des « contraintes aussi bien de statut que de ressources ». Les réformes qui ont été initiées en 2004, poursuit M. Sbaâ, « sont venues en seconde génération pour apporter les corrections et appuyer, sur le plan réglementaire et organisationnel, les efforts entrepris par les entreprises d'assurances et rattraper le retard que nous accusons encore par rapport aux pays de la région ». En effet, l'Algérie est actuellement classée à la 65e place au niveau mondial, derrière certains pays de la région, notamment le Maroc qui est classé à la 50e place et la Tunisie (63e position). 16 sociétés d'assurances se partagent le marché national des assurances, dont 7 sont des entreprises privées qui commercialisent leurs produits d'assurances à travers un réseau composé de 1175 points de vente, dont 400 sont des bureaux d'intermédiaires privés, d'agents généraux et de courtiers.