Défense L'ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, qui comparaît devant le Tribunal pénal international (TPI) pour crimes de guerre, a nié toute implication dans le meurtre de son ancien rival. Selon le quotidien de Vecerbje Novsti, qui dans son édition de ce dimanche a publié une lettre de Milosevic, ce dernier aurait envoyé cette lettre après avoir refusé, début août, d'être interrogé par des enquêteurs serbes dans sa cellule à La Haye sur le meurtre de Stambolic et plusieurs autres crimes. Dans sa lettre, M. Milosevic a écrit que son refus avait fait suite à celui des enquêteurs de rendre son témoignage public, le poussant à s'adresser à l'opinion en Serbie par le biais de la presse. M. Milosevic a nié, dans sa lettre, toute implication dans le meurtre de Stambolic, qui avait disparu fin août 2000, un mois avant sa défaite à l'élection présidentielle yougoslave face au réformiste Vojislav Kostunica. Les ossements de Stambolic ont été retrouvés enterrés dans un fossé dans le nord de la Serbie en avril 2003, et plusieurs membres d'une unité spéciale de la police, les Bérets rouges (JSO), sont soupçonnés d'avoir commis le crime. Milosevic et son épouse, Mira Markovic, qui réside actuellement en Russie, selon la presse, ont été soupçonnés d'avoir inspiré cet assassinat dans le but d'éliminer Stambolic, qu'ils auraient considéré comme un rival politique. L'ancien président yougoslave a, toutefois, affirmé qu'il était «absurde» de croire qu'il aurait «cherché à tuer Stambolic afin qu'il ne le menace pas» comme rival à l'élection présidentielle de septembre 2000. «Ivan Stambolic n'intéressait plus personne (...) Il était un politicien complètement oublié», a écrit M. Milosevic. Stambolic, un ancien président communiste de Serbie, avait été écarté du pouvoir par Milosevic en 1987. Ce dernier a également nié dans sa lettre toute implication dans la tentative d'assassinat du leader de l'opposition serbe de l'époque, Vuk Draskovic, à Budva, au Monténégro, en mai 2000. Il a, par ailleurs, nié avoir connu Milorad Lukovic, dit Legija (légionnaire), ancien commandant du JSO et principal cerveau de l'assassinat du Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, le 12 mars dernier.