L?effet «carburant» commence à se faire sentir. Des propriétaires de bus de transport public au niveau de la capitale et même des régions éloignées ont, en effet, pris la décision, dès dimanche, d?augmenter unilatéralement le prix des tickets. Ce diktat a été évidemment refusé par les citoyens qui n?ont pas manqué d?afficher leur mécontentement. Exacerbés, certains sont même allés plus loin en fermant carrément des axes routiers, comme cela s?est passé, hier, sur la RN 12, reliant Alger à Tizi Ouzou ou encore sur l?axe routier reliant Naciria à Bordj Ménaïel. Hier à Naciria, les autorités locales et les représentants des directions de transport et du commerce ont dû tenir une réunion d?urgence au siège de la daïra pour tenter de trouver une issue. Ecoliers, travailleurs, retraités et même chômeurs, surpris d?être obligés de débourser 5 DA de plus avaient mis la main dans la main pour fermer les routes, paralysant, du coup, le trafic routier. Ils imputent aux transporteurs privés le tort d?avoir pris des décisions sans l?aval de la direction du transport. Pour s?en laver les mains, le «privé» présente ses justifications. Les mêmes depuis longtemps : l?augmentation du prix du carburant et l?état lamentable des routes qui contraint les propriétaires à débourser plus pour l?entretien de leur véhicule. Mais les citoyens refusent d?être les éternelles victimes et les seuls à payer le lourd tribut de l?anarchie. Ils disent refuser tout compromis. L?augmentation frise aujourd?hui facilement les 50% sur les lignes de «grandes affluences». A Boumati, El-Harrach, Bab Ezzouar, à titre d?illustration, le ticket de 10 DA passe à 15 DA et celui de 20 à 30 DA, sans préavis et surtout sans notes affichées, de quoi ajouter au désarroi des citoyens qui préfèrent parler plutôt de mépris, tant ils disent tous être sacrifiés sur l?autel d?une tarification qui ne prend en considération que le seul souci du gain.