Remaniement Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï doit soumettre, ce jeudi, à l'approbation du Parlement, son nouveau cabinet de 24 membres après avoir enfin obtenu le feu vert du Fatah. «Le comité central du Fatah et les membres du Fatah au Conseil législatif sont tombés d'accord sur la constitution d'un nouveau gouvernement dirigé par Abou Alaâ (Ahmad Qoreï) comprenant 24 ministres», a déclaré, hier, mercredi, le député, Fatah Mofid Abed Rabbo. Le nouveau cabinet doit être présenté ce jeudi en fin de matinée devant le Conseil législatif palestinien (CLP) qui fait fonction de Parlement, pour un vote d'investiture, dont l'issue semblait acquise compte tenu du poids politique du Fatah. M. Qoreï avait été contraint à remanier son cabinet après le refus, lundi, du CLP de lui accorder sa confiance dans sa composition initiale. Les députés, y compris ceux du Fatah, avaient estimé que le cabinet, tel que présenté, ne serait pas à même d'appliquer des réformes et exigé un changement radical par rapport au cabinet sortant, en place depuis novembre 2003. Nabil Chaath, ministre sortant des Affaires étrangères, devient vice-Premier ministre et ministre de l'Information. Il est remplacé à la direction de la diplomatie par Nasser Al-Qidwa. Le général Nasr Youssef, qui était en délicatesse avec le défunt dirigeant Yasser Arafat, devient ministre de l'Intérieur et de la Sécurité nationale. Le ministre des Finances sortant, Salam Fayad, dont les efforts pour assainir les finances de l'Autorité ont été salués à l'étranger, est maintenu à son poste. Mohammad Dahlane, homme fort de la bande de Gaza et ancien ministre délégué à la Sécurité, se voit confier le portefeuille des Affaires civiles dans le nouveau cabinet. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'est entretenu, mercredi, avec les députés du Fatah qui dominent le CLP avec 62 sièges sur 83, pour obtenir leur accord à la nouvelle mouture du cabinet. Par ailleurs, M. Abbas se rendra le 1er mars à la conférence sur les réformes palestiniennes à Londres, a annoncé, hier soir, son bureau. Sur le front diplomatique, Le Caire a exigé, mercredi, qu'Israël se retire de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, en renonçant au contrôle du couloir dit de «Philadelphie», avant de déployer de nouvelles forces égyptiennes à la frontière avec Gaza. Le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit a déclaré qu'Israël devait «se retirer totalement du couloir de Philadelphie avant l'arrivée des troupes égyptiennes sur la frontière égypto-palestinienne». Ce couloir, qui sépare la bande de Gaza de l'Egypte, est un chemin de patrouille contrôlé par l'armée israélienne. Israël et l'Egypte négocient depuis plusieurs mois un accord devant permettre au Caire de remplacer les policiers affectés à la surveillance de la frontière avec la bande de Gaza par des gardes-frontières.