Conjonction Les cultures transcendent les frontières pour dialoguer et ?uvrent à trouver un lieu d?échange et de partage. La musique était à son faîte, jeudi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad El-Feth). Un public nombreux était au rendez-vous de La rose des vents. Ce spectacle, organisé par le Centre culturel français d?Alger, est conçu par le sonneur Patrick Molard, avec d?autres instrumentistes du même genre. Cette performance musicale, qui a réuni des sonneurs bretons et des sonneurs-percussionnistes biskris, se veut une conjonction de deux cultures à la fois si différentes et, paradoxalement, particulièrement convergentes. Une culture presque identique, ou du moins présentant toutes deux des caractéristiques similaires, dans la mesure où, en Bretagne comme à Biskra, l?on utilise la cornemuse. Cela rappelle que même ailleurs, l?on trouve cet instrument que chacun a adapté à ses besoins. La rose des vents favorise la rencontre de la culture Bretonne avec la mémoire biskrie. Le public algérois a vibré aux rythmes d?une soirée musicalement traditionnelle, ancrée dans un terroir haut en couleur, et singulièrement marquée par les sons du biniou et de la bombarde, de la chekwa, tabla et du karkabou. Mêlant avec une habileté extrême tous ces instruments dans un panache de sonorités fortes et retentissantes, justes et mesurées, les musiciens bretons et l?ensemble Marzoug de Biskra ont émerveillé l?assistance dont une partie est entrée en transes. Ce fut une soirée chaude et tumultueuse et qui faisait chaudement transpirer. A souligner que La rose des vents est un projet né en 2003, à l?occasion de «Djazaïr 2003, une Année de l?Algérie en France». Il a été présenté, la même année, en France, seulement une fois à Brest (Bretagne). Le spectacle a été également présenté, mercredi, à Oran, avant de venir, jeudi, non seulement divertir le public algérois, mais l?entraîner dans un grand transport sans limite. Patrick Molard se désole que son spectacle n?a été présenté qu?une fois en France, et seulement deux en Algérie, et c?est la raison pour laquelle qu?il espère le faire tourner ici comme ailleurs, non pas uniquement pour le promouvoir, mais afin de faire connaître cet héritage musical aux traits particuliers, et qui n?est autre qu?une mémoire commune, pour dire que les cultures n?ont pas de frontière et que toutes présentent des similitudes, voire des correspondances. Les cultures transcendent les frontières pour dialoguer et ?uvrer dans le respect et l?acceptation de l?autre qui est une différence enrichissante, un lieu d?échange et de partage. La rose des vents en est l?exemple.