La fille illégitime de l'ancien président François Mitterrand raconte, pour la première fois, dans un livre qui paraîtra lundi en France, son enfance «cachée», affirmant notamment que son père vivait davantage au domicile de sa maîtresse qu'au palais de l'Elysée. Dans Bouche cousue, Mazarine Pingeot explique que jusqu'à 19 ans, elle n'a pas eu le droit de dire «papa» en public, mais qu'en revanche, elle le voyait tous les soirs dans l'appartement où elle vivait avec sa mère à Paris. Parfois, Mazarine rend visite à son père à l'Elysée, siège de la présidence française, se cachant sous le siège d'une voiture officielle pour ne pas être reconnue. Mais elle se sent «plus à l'aise» avec les cuisiniers, les gardes du corps et les secrétaires que dans le bureau de Mitterrand. La jeune femme écrivain raconte comment la mort de son père lui a permis, pour la première fois, de développer une relation avec ses demi-frères, Jean-Christophe et Gilbert. «Pour la première fois, nous étions réunis tous les trois autour de celui qui était notre lien. Nous avons presque formé une fratrie bégayante et maladroite, mais là nous étions obligés de reconnaître que nous venions d'un même homme.»