Lien La connexion est établie par les services de sécurité qui conjuguent leurs efforts afin de démonter les réseaux existants. Un responsable de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale explique : «Nous avons remarqué que les trafiquants qui acheminent la drogue vers le Moyen-Orient, utilisent les mêmes véhicules, à leur retour, pour le trafic du tabac.» La même source précise que les barons de ce trafic sont basés à Ouargla «véritable plaque tournante de ce trafic». En précisant que ce sont des clichés que de croire que le Sud algérien est truffé de trafiquants, arguant que les plus importantes saisies de tabac sont effectuées dans les ports. Il cite, à ce propos, l'important coup de filet de décembre 2004 où 1, 453 163 million de cartouches de cigarettes ont été saisies dont 8 227 dans les wilayas frontalières. Cela dit, le trafic existe au Sud et des saisies sont mises régulièrement à l'actif des services de sécurité. Questionné sur l'existence sur le territoire national d'usines de fabrication clandestines, l'officier répond : «A ma connaissance, non.» Et d'ajouter : «Cependant, la brigade mobile de Tipaza a arrêté des individus qui détenaient un important lot de vignettes de paquets de cigarettes.» «Nous ne connaissons pas encore, estime l'officier, la destination de cette marchandise.» Et de conclure : «L'enquête est en cours.» Toujours sur la question de la contrefaçon des cigarettes, la même source révèle : «Nous étions très intrigués par une importante saisie de cartouches de cigarettes effectuée à In Guezam en 2001. Après vérification dans le laboratoire de Boumerdès, il s'est avéré que les cigarettes ne répondaient pas aux normes de la Snta.» Par ailleurs, l?on a appris, de sources africaines, «l'existence d'usines clandestines de fabrication de cigarettes au Mali, au Niger et en Mauritanie». Ces usines fabriquent toutes les marques connues et vendables, mais qui ne répondent pas aux normes de fabrication et de consommation. La question qui s'impose est de savoir comment se fait-il que des trafiquants disposent d'un matériel de fabrication de cette taille. Les gros fabriquants sont-ils au courant de cette pratique ? Sont-ils impliqués dans la fabrication illicite pour se dérober au fisc ? La question reste posée. De son côté, la douane n'est pas restée les bras croisés. Elle a «procédé à la saisie d'importantes quantités de cartouches de cigarettes», dira M. Bensalem, de la direction de la communication, en précisant que rien que pour l'année dernière, 5 612 790 paquets de cigarettes étrangères ont été saisis dont 233 625 de Rym contrefait.