Résumé de la 1re partie Dans la nuit du 12 au 13 août 1992, à la frontière belge, Camille, 25 ans, est tuée par balle par un inconnu alors qu?elle rentrait chez elle. Le maire exprime également des griefs quant à la conduite de l'enquête. Il regrette que, si longtemps après, le résultat des expertises balistiques ne soit pas encore connu et, surtout, il s'en prend aux circonstances dans lesquelles le tireur a pu échapper à la police. «C'est une immense déception pour nous tous. Il est vrai que l'endroit où l'incident s'est produit est d'accès difficile et boueux. Le policier, qui s'avançait vers le gaillard, a glissé et est tombé. Cela nous interpelle sur la condition physique des policiers et les exercices qui la conditionnent...» En réponse, le procureur général, responsable de l'instruction, tient le même jour une conférence de presse. Il regrette, lui aussi, la lenteur de l'expertise balistique et annonce qu'il va faire hâter les choses, mais il défend le policier qui, n'étant pas menacé par l'individu qui prétendait vouloir se suicider, n'a pu faire usage de son arme... Les jours suivants apportent des éléments qui sont loin d'être rassurants. L'analyse des balles de fabrication artisanale révèle qu'elles sont en aluminium, ce qui est tout à fait extraordinaire. L'aluminium n'est, en effet, jamais utilisé pour faire des projectiles. C'est un métal trop souple, qui risque d'exploser. Mais cela pose en outre un problème, car la métallurgie de l'aluminium, extrêmement complexe, n'est pas à la portée du premier venu. Décidément, tout, dans cette affaire, devient de plus en plus invraisemblable ! Comme si cela ne suffisait pas, le 21 septembre, les policiers reçoivent un courrier du tueur fou : «Je vais me procurer des armes plus perfectionnées et poursuivre le massacre.» C'est signé «Fantômas» et, pour authentifier la lettre, une des balles en aluminium y est jointe. Il existe une dernière circonstance, tout à fait étonnante également, qui ne peut être négligée. Un film, C'est arrivé près de chez vous, vient de sortir sur les écrans de Belgique. Il a été primé au festival de Cannes et raconte l'histoire d'un tueur fou. Or, il a été tourné dans la petite ville même et la dernière scène, particulièrement violente, qui montre l'assassinat de toute une famille, a été tournée dans la maison de Jeanne ! Est-ce que c'est ce film qui a déclenché la fureur meurtrière de l'assassin ? S'agissant de quelqu'un de visiblement déséquilibré, la question ne peut être écartée. Celui qu'on n'appelle plus, désormais, que Fantômas, fait l'objet d'une traque permanente. D'autant que le temps presse. Le 3 octobre suivant aura lieu la fête des Hurlus, le carnaval costumé, célèbre dans toute la Belgique. De tout le pays, on va venir pour les Hurlus. Dans cette foule, le tueur aura toute possibilité de frapper et, pour reprendre ses termes, de «poursuivre le massacre». Ou alors, il faudra annuler cette fête qui fait la fierté et une partie de la prospérité de la ville. C'est un terrible cas de conscience que se pose le maire. Interdire le carnaval, c'est intensifier le sentiment de psychose ; mais l'autoriser, c'est mettre la vie des gens en danger... En attendant, les moyens les plus importants sont mis en ?uvre pour retrouver l'assassin. Des renseignements de toute nature sont réunis et ils ne vont pas tarder à porter leurs fruits. Les enquêteurs ont, en effet, une conviction : l'assassin est de la ville. Il connaît parfaitement les lieux où il a opéré et aucun témoignage n'a indiqué qu'il se soit servi d'un véhicule. Il est toujours venu à pied. (à suivre...)